Cycles Khelys : l’interview.

Les Cycles Khelys.

Pour quelles raisons devrait-on venir toquer à ton atelier ?

Premièrement, parce que je suis sympa ! (rires)

Et sinon, blague à part, je ne sais même pas comment répondre à cette question !
Parce que j’ai vraiment pas envie de forcer les gens à venir ! Je me suis lancé dans cette aventure parce que j’aspire à faire les choses différemment. Et j’espère que les gens toqueront à la porte de mon atelier parce qu’ils partagent les mêmes valeurs que mon projet, parce qu’ils veulent soutenir l’artisanat, etc.

Parfois quand je vois les prix de certains vélos dans le commerce, j’ai envie de dire “mais allez voir des artisans !” On va vous faire un vélo sur-mesure, avec un accompagnement privé, à un prix qui n’est vraiment pas délirant par rapport à ce qu’on peut trouver sur le marché industriel ! Parce que finalement, en venant chez moi, vous avez quand même un ingénieur de l’industrie du vélo rien que pour vous ! Profitez-en ! (rires)

Donc certes, le vélo on va peut-être mettre plus de temps à vous le faire qu’un industriel (et encore, avec les pénuries post-covid, les artisans font peut-être preuve d’une plus grande réactivité que les grands groupes !). Mais au moins, vous aurez un vélo sur-mesure, qui vous ressemble, qui répond à vos besoins, et qui a une âme ! Parce que c’est un vélo que vous avez co-créé ! C’est un vélo que vous allez garder plus longtemps, et c’est un vélo qu’on peut faire évoluer ensemble ! Car tout est fait sur mes vélos pour qu’on puisse continuer à les entretenir dans le temps. 

Vous aurez un vélo sur-mesure, qui vous ressemble, qui répond à vos besoins, et qui a une âme ! Parce que c’est un vélo que vous avez co-créé !

Et alors, pourquoi ton atelier s’appelle Khelys ?

Khelys signifie “tortue” en grec ancien.

J’ai choisi la tortue pour trois aspects :

– La tortue n’a presque jamais changé à travers les millénaires. C’est une des plus vieilles espèces qu’on connaisse, et elle a très peu évolué dans le temps ! Comme un vélo en acier ! Des vélos simples, qui ne bougent pas dans le temps, qui sont d’une grande durabilité. Comme la tortue, qui est une des espèces terrestres qui vit le plus longtemps !

– La tortue est reconnaissable à sa carapace : elle la protège, mais c’est aussi sa maison, qu’elle emmène partout avec elle. Et j’espère que mes clients emmènent mes vélos partout, et qu’ils voyagent avec !

– Et enfin, c’est un petit clin d’œil à la fable du lièvre et de la tortue. C’est une chouette analogie à ma vision de voir les choses : faire de belles choses ça prend du temps, ça demande un peu de patience. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, il y a certains savoir-faire qu’on a oublié : la fabrication, la soudure, etc. Aujourd’hui on appuie sur un bouton et ça se fait tout seul. Mais ça ne dure jamais. L’idée est de reprendre le temps de faire les choses bien.

Donc en résumé, quelles sont les valeurs des Cycles Khelys ?

– la durabilité : des vélos qui durent dans le temps.

– la simplicité par le sur-mesure : pouvoir répondre aux justes besoins.
Ne pas ajouter de choses inutiles.

– échange et authenticité : aujourd’hui j’ai l’impression qu’on ne sait plus ce qu’on achète. On ne sait plus ce qu’il y a sous les emballages plastiques. On ne sait plus comment sont rémunérés les producteurs ou les agriculteurs. On est complètement déconnectés. Finalement acheter son vélo chez un artisan, c’est comme acheter ses fruits et légumes directement chez le producteur. Y a pas besoin de faire de pub, d’expliquer, de rassurer : parce qu’on voit directement ce qu’il y a derrière le produit.

– local : j’adorerais que tous mes composants pour mes vélos ne viennent que de France, mais ça n’est pas encore possible malheureusement ! En tout cas je fais le maximum pour travailler avec des produits européens ! Mais je pousse la réflexion et la recherche très loin, et je laisse toujours le choix final au client.

Acheter son vélo chez un artisan, c’est comme acheter ses fruits et légumes directement chez le producteur.

On a remarqué que tes pattes arrières étaient différentes de ce qu’on a pu voir ailleurs. Pourquoi ?

En fait c’est une sorte de TOC que j’ai gardé de l’industrie. En regardant les pattes arrières d’un vélo, on peut avoir une idée de la stratégie du fabricant.

Je m’explique : pour faire des économies, certaines entreprises utilisent des moules existants. Par conséquent, d’une marque à l’autre, on retrouve les mêmes pattes arrières sur les cadres. Alors qu’une entreprise qui investit un peu plus dans ses produits va avoir des pattes arrières “personnalisées”. Et avec le temps, j’arrive même à dire de quelle région d’Asie viennent tels ou tels cadres, parce que les pattes arrières correspondent à telle ou telle usine (rires) !

Du coup, je fais des pattes découpées au laser, dans Les Vosges, qui sont vraiment uniques et que je peux totalement adapter aux besoins du client. Ça me permet de savoir où elles sont fabriquées en plus d’ajouter une petite touche personnelle ! C’est ma signature !

Quel serait le projet de tes rêves ?

Je n’ai pas vraiment de projet “rêvé”. Pas sur un vélo en tant que tel. Tant qu’un projet fait sens, ça me plaît ! Mais une chose que j’aimerais vraiment parvenir à faire, c’est de rendre l’artisanat plus accessible ! Actuellement, faire appel à un artisan est plutôt l’exception que la norme. Donc les prix peuvent encore être perçus comme élevés. Mais je réfléchis vraiment à des solutions pour baisser les prix, pour rendre nos réalisations plus accessibles au grand public.

Du bmx au fixie, en passant par le vélo de route, le velotaff et bien sûr le gravel et le bikepacking, une seule chose m'anime : photographier et partager mes aventures.

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