#TBT 2016 – La Rochelle > Biarritz, par la Vélodyssée.

TBT pour Throwback Thursdays est une tendance des internets consistant à se rappeler de vieux souvenirs le jeudi. Pourquoi le jeudi ? On en sait rien. Mais ça nous donne un bon prétexte pour se rappeler de bonnes vieilles erreurs de rookies, pour les partager avec vous, et pour ne jamais oublier d’où on vient.


Je vous parlais l’autre jour de mon tout premier voyage à vélo et des enseignements que j’ai pu en tirer entre Paris et Deauville en 2014.

Aujourd’hui, je vais vous parler de mon premier voyage solo à vélo : un bout de la Vélodyssée, entre La Rochelle et Biarritz, en 2016.

Comme pour le #TBT précédent, l’idée n’est pas de gratuitement vous raconter mon aventure pour virtuellement gonfler mon ego, mais bien d’essayer d’en tirer quelques leçons pour tous les rookies que nous sommes, ou que nous avons été.

Le plan.

J’ai découvert La Vélodyssée par hasard, dans un article qui présentait les différents tracés cyclables qui traversent l’Europe de toute part.
Ma sœur habite à La Rochelle, ma petite-amie de l’époque avait de la famille à Biarritz, et j’avais des copains entre les deux auxquels je pourrais enfin rendre visite.

Pour une première aventure solo, je tenais quand même à un minimum de confort « au cas où » je me rende compte que j’ai sur-estimé mes capacités cyclistes. Ce sera donc Airbnb et campings pour la nuit. Et entre 50 et 90km par jour pour les trajets. Le but était de tester mes capacités et mon confort sur plusieurs jours d’affilé en selle.

Quand je revois ce planning aujourd’hui, je me dis que 50/90km par jour c’est quand même vraiment pas beaucoup. Mais je me souviens qu’à l’époque ça me semblait être une véritable aventure.

Si ça peut vous faire gagner un peu de temps pour vos futurs voyages, créez une copie de notre modèle-vierge du planning dans votre Google Drive : https://bit.ly/RookiesPlanning

La bicyclette.

Malgré les galères et la douleur, j’avais vraiment kiffé mon voyage de 2014. Mais à part mon fixie et mon bmx, je n’avais toujours pas de « vrai » vélo pour ce type d’aventures. Persuadé que c’est quelque chose que j’aimerais faire plus souvent, j’ai mis des sous de côté, et j’ai cherché un vélo adapté à mes ambitions.

La recherche du vélo parfait était une aventure en soit, trop longue à déballer ici. J’ai donc pris le soin de la détailler dans un autre article, pour partager encore plus de mes erreurs et enseignements de Rookie : 2016 – Mon premier vélo Gravel.

Les erreurs et les leçons.

01 – Les « au-cas-où », tu oublieras.

Ne jugez pas, en bon millenial que je suis, en 2016 je ne jurais que par Snapchat, dont voici quelques Snaps que j’ai réussi à retrouver. 

Pour ceux qui ont lu l’article, sur le Paris > Deauville, je n’avais pu emmener que peu de choses. Puisque… je transportais tout sur mon dos.

Ayant investi dans des sacoches et un porte-bagages pour La Vélodyssée, je me suis dis « MAIS WOW NOM D’UNE PIPE TROP BIEN JE VAIS POUVOIR EMMENER PLEIN DE TRUCS ».

J’ai donc légèrement vrillé.

En bon déménageur j’ai pris suffisamment de fringues de rechange pour assister à un défilé de la Fashion Weak chaque soir dans une tenue différente. Et aussi suffisamment de couches au cas où Météo France se serait trompé dans leurs prévisions de cinq jours et que la température passerait soudainement sous la barre 5° en plein mois d’août. ON. NE. SAIT. JAMAIS.

Je suis donc parti avec deux sacoches de 10L, un sac à dos posé sur le porte-bagages, et une sacoche de cadre pour mes objets à garder sous la main.

Bref, environ 30-34 litres.

Oui. On parle bien d’un voyage de cinq jours. Avec les nuits en Airbnb. Sur des tracés pas vraiment perdus au milieu de nulle part. Pour le minimalisme, on repassera.

J’ai dû utiliser que 10% des affaires que j’ai transporté, mais j’en ai appris une bonne leçon de rookie : en cas de voyage pas vraiment éloigné de la civilisation, ne prendre que ce qui est VRAIMENT nécessaire.

Je suis fier aujourd’hui d’être passé du déménageur au minimaliste, ne transportant que ce qui sera strictement utile, optimisant ainsi mon confort et mon plaisir de rouler.

02 – Du soleil, tu te cacheras.

Mon premier jour, je n’avais tellement pas confiance en mes capacités cyclistes et étant un parano des imprévus, je voulais à tout prix arriver le plus vite possible à ma première destination.

Je suis donc parti le matin de La Rochelle, comme prévu, j’ai mis la tête dans le guidon, et j’ai tracé ma route. J’ai pédalé, pédalé, pédalé, pédalé, obsédé par ma destination finale du jour. Et j’en ai un peu oublié les pauses et l’hydratation.

Résultat : une bonne vieille insolation des familles. Quelle surprise.

J’ai donc passé 2h45 à l’ombre de ce charmant bâtiment, tout faible, tout fragile, tout pâle, tout nauséeux.

2h45 à me demander si je vais un jour retrouver mes esprits comme une vraie drama queen.

2h45 à me répéter « quel con, quel con, quel con ».

Après avoir reprit des forces pendant cette petite pause forcée, j’ai visité une pharmacie, dévalisé le stock d’eau d’un supermarché, et j’ai repris ma route. En m’arrêtant scrupuleusement régulièrement pour m’hydrater et me nourrir, cette fois. Ah, et en mettant de la crème solaire, aussi.

03 – L’itinéraire, tu vérifieras. Deux fois.

Toujours Rookie, toujours pas à l’aise avec des fichiers GPX ou autres manipulations compliquées pour déterminer un tracé, c’est Google Maps qui me guidera.

Première chouette surprise : le Viaduc de Martrou.

Aka, la D377.
Aka, une 2×2 voies limitée à 70km/h.
Aka, une bande cyclable aussi large que l’esprit d’Eric Zemmour.
Aka, des camions qui te frôlent à gauche, le vertige et le fleuve à droite.
Aka, la mort à gauche, la mort à droite.

Je ne suis pas sûr que la photo rende véritablement compte du danger et de l’inconfort que représente cette soit-disant piste cyclable. Mais entre les bruits, le vent, la hauteur, les distances et le différentiel de vitesse, je peux vous jurer que je suis arrivé de l’autre côté du pont avec les mains qui tremblent et un BPM équivalent à un festival de Hardtek breton.

Le Viaduc de Martrou, sure Google Maps.

Seconde chouette surprise : Biscarosse.
Ou devrai-je plutôt dire : La base militaire de Biscarosse, aka « zone de lancement balistique » de Biscarosse, aka un endroit pas hyper accueillant où ils testent des missiles à Biscarosse.

Bref, un endroit pas tout à fait ouvert au grand public, et pourtant Google Maps m’indiquait de passer au milieu de cette zone tranquilou bilou pour continuer de longer la côte.

En mauve, la tracé de Google Maps.
En rouge, le détour effectué pour contourner la base militaire.

Soit un petit détour de 40km, ce qui, même quand on adore pédaler, n’est pas toujours forcément bienvenu.

Mais à part ça…

PUTAIN QUEL PLAISIR !
Des paysages magnifiques entre forêts de pins et côte sauvage, des kilomètres et des kilomètres sans croiser personne, des petits villages plein de charme, du soleil, des fiestas, du surf, de la bonne croquette et des copains.

Bref, le terroir, putain.

Une fois rentré à Paris, qu’une seule idée en tête : planifier mon prochain voyage. C’était une véritable obsession, ça me démangeait au quotidien, je ne pensais qu’à ça. C’était officiel, j’avais le virus de voyage à vélo, et j’étais loin de me douter alors jusqu’où ça me mènerait.




Du bmx au fixie, en passant par le vélo de route, le velotaff et bien sûr le gravel et le bikepacking, une seule chose m'anime : photographier et partager mes aventures.

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