🚴‍♀️ Une ode aux aventures qu’on n’ose pas faire
Il y a quelques semaines on est tombĂ© sur cette vidĂ©o de @jedepaumes qui commençait par « J’ai fais mon premier ultra alors que j’ai commencĂ© le vĂ©lo il y a neuf mois » et qui finissait par « C’est une ode aux aventures qu’on n’ose pas faire, donc si t’as peur, fais le quand mĂŞme. Surtout si t’es une meuf.«Â
TouchĂ©s par ses mots, on n’a pas pu rĂ©sister Ă l’envie de lui envoyer un petit DM pour qu’elle nous raconte cette belle aventure avec ses mots (et les photos de @victour.a.velo). Voici donc le rĂ©cit de la Nomadian Rhapsobike de @jedepaumes, neuf mois après avoir commencĂ© le vĂ©lo, aka, « une ode aux aventures qu’on n’ose pas faire ».
Chapitre 1 – Le premier coup de pĂ©dale
Nous sommes le 27 octobre 2023, je suis chez une amie Ă Grenoble – elle part le lendemain pour une grande aventure : Grenoble-Bishkek (Kirghizistan) Ă vĂ©lo. On profite de cette dernière soirĂ©e ensemble, on parle de vĂ©lo d’aventure, de voyage dĂ©carbonĂ© et de longue distance. Elle s’y connaĂ®t, moi je suis scotchĂ©e Ă ses lèvres. Je dĂ©couvre qu’il existe des collectifs d’aventures Ă vĂ©lo, des courses de longue distance et de bikepacking. Très vite, elle me parle de la Desertus – je regarde le site internet et ça me fait rĂŞver. Toutes les places sont vendues mais il reste des places pour une autre course, la Nomadian Rhapsobike.
Je l’entends me dire que c’est costaud comme projet et après plus rien. Je sais dĂ©jĂ que je vais m’inscrire. J’en discute avec un de mes premiers amis cyclistes rencontrĂ© Ă une Mad Jacques, il se chauffe et prend sa place. Je fais la mĂŞme chose 5 minutes après. Bon bah, accrochez-vous Ă votre cuissard – c’est comme ça que l’aventure commence.
Le 27 octobre je prends ma place pour la Nomadian Rhapsobike, sans n’avoir jamais fait d’ultra distance et sans jamais n’avoir roulé plus de 20km.



Chapitre 2 – La “prĂ©paration”
Et lĂ , quand j’y repense, quel bonheur. J’avais tout Ă apprendre – rappelez-vous, vous qui ĂŞtes cycliste (ou vous qui ĂŞtes en train de le devenir!). Il faut choisir son vĂ©lo. Puis on vous parle de selle, de roues, de sacs de bikepacking, de cuissard, de mĂ©rinos, de lumières.Apprendre Ă changer une chambre Ă air, apprendre Ă organiser des sacoches… La liste des choses Ă apprendre est longue !
Bon, plus que 9 mois pour apprendre Ă rouler sur des longues distances.
J’achète mon vélo en novembre 2023, ma première sortie c’est en décembre. Un 70 km de Valence à Issamoulenc (Ardèche). J’adore. En janvier, je fais la Normandicat, c’est mon premier 100 km. Je rencontre aussi une certaine Charlotte, co-créatrice de Bivouak. En février, je me casse un os de l’épaule. Ça me freine et je commence à avoir peur. Je me dis qu’après tout, je n’en ai pas parlé à beaucoup de monde alors je peux l’annuler cette course, non ? Début avril, je me lance seule sur la Bivouakus (Bivouak), ma première aventure longue distance : 400 km entre Hasparren et Saragosse.
Je suis la dernière durant toute l’aventure, les autres s’inquiètent et me proposent des raccourcis pour couper la trace. Malgré les doutes, je continue. Le matin, je me lève plus tôt, j’arrive à les rattraper. Je termine cette première épopée, je suis rincée et trop fière pour ne pas avoir envie de recommencer.
Fin avril, je fais ma première aventure longue distance avec mon mec (Victor), 800 km entre Metz et Amsterdam (Poco Loco). “Maman, je suis tombée amoureuse d’un cycliste et ça n’arrange pas la place que prend le vélo dans ma vie.” Là , c’est la première fois que je roule avec quelqu’un que j’aime et j’apprends que ce n’est pas toujours évident ! Début juin, je me suis inscrite seule sur la Frite Odyssey (Bivouak) entre Lille et Liège, pour 700 KM de gravel. Je me fais des nouveaux copains. J’ai un bon rythme.
Vous l’avez compris, ma prĂ©paration n’Ă©tait pas si scientifique que ça.
J’ai suivi les aventures qui se présentaient à moi et j’ai roulé.
J’ai découvert plein de choses, le dénivelé, l’équipement, différentes conditions météorologiques, le bivouac en pleine nature.. ou en pleine ville ! Dans deux mois, je me lance sur la Nomadian Rhapsobike.



Chapitre 3 – La course
Le 14 août, j’ai le toupet de me présenter sur la ligne de départ.
Je m’apprĂŞte Ă m’élancer sur cet ultra de 2 200 km et 20.000m de D+. Je ne rĂ©alise pas du tout ce qui m’attend. Je suis fière. C’est galvanisant toute cette agitation ! La plupart des participants font des siestes, moi j’ai les yeux Ă©carquillĂ©s. Au dĂ©part, voilĂ ce que je me rĂ©pète : “ J’ai envie d’aller le plus loin possible mais je ne veux pas me blesser. Au pire, je m’arrĂŞterais dans un pub.” Chic !
3, 2, 1 : partez.
Les premières journées sont intenses. Jamais je n’ai eu à faire autant de kilomètres d’un coup. Un jour après l’autre, j’avance. Je fais attention à mon alimentation et à mon hydratation. Je dégomme ma playlist de podcasts en deux jours. Le troisième matin, c’est le pire. Je me suis couchée à 2 heures du matin la veille et je me suis levée à 6h. Je sens mon corps cassé. Je n’y crois plus.
J’écris à des copines cyclistes : “Ju’ le troisième jour c’est le pire. Tiens bon. “
Au fil de la journĂ©e, ça va de mieux en mieux. Après l’Angleterre, je passe par le Pays de Galles, avant d’arriver en Écosse. La pluie, le froid, la route et les voitures qui nous collent les roues – tout devient de plus en plus dur. Plus de 50% des participants abandonnent Ă cause des conditions mĂ©tĂ©orologiques. Elles sont Ă©pouvantables.
J’avance avec Victor à partir de la moitié de l’aventure. Rouler avec lui devient une force. On s’invite chez des locaux pour passer la nuit et faire sécher nos affaires. Une manière peu commune de rouler un ultra, mais pour nous c’est notre façon de tenir. Les paysages sont à couper le souffle et chaque journée est remplie d’aventures.
Je me souviens des derniers kilomètres… Grisants et euphoriques.
On a rarement aussi bien roulĂ©, je grimpe les dernières montĂ©es Ă toute vitesse. Je ne sens plus du tout mes jambes et je roule vite – pour la toute première fois. Je regarde Victor et je rĂ©alise ce qu’on vient de faire. On aperçoit le panneau blanc et vert marquĂ© Portree. Il brille au loin dans la nuit sous nos lampes de vĂ©lo. Je suis finisheuse, hors dĂ©lais, mais rien Ă faire. Finisheuse quand mĂŞme.
12 jours, 2000 km et 20.000m de D+
Autour d’une bière, on fête notre arrivée dans le bar du centre de Portree. Un groupe joue du rock en live. Les hôtels sont chers ici. Bonsoir à cette nouvelle et dernière nuit entre les caddies.




Chapitre 4 : l’ode aux aventures qu’on n’ose pas faire
T’es légitime d’être là où tu le souhaites. Si t’es une meuf, il y a des environnements et des espaces ou ta place est plus évidente à prendre que d’autres, mais parlons vélo.
T’as le droit de vouloir te lancer dans une aventure, une course trop dure pour toi. T’as le droit de ne pas tout savoir et t’as le droit de te tromper. T’as le droit de vouloir terminer la course la première comme tu as le droit de ne pas vouloir jouer la gagne. T’as le droit de t’arrêter même si tu t’es lancée. T’as le droit d’être toujours la dernière et d’adorer l’aventure quand même. T’as le droit de pleurer dans la montée et de regretter. T’as le droit de dire ce que tu ressens et t’as le droit de tout garder pour toi.
L’enjeu, c’est de réaliser des choses qui t’excitent, qui te plaisent. La peur, c’est cool, c’est mobilisateur. C’est que t’es sur la bonne voie. Le sens même de l’aventure, c’est l’incertitude, alors laisse-toi le droit de plonger vers un récit et une aventure que tu ne maîtrises pas entièrement.
Écoutes-toi, juste toi.
La révolution sera féministe et cycliste ou elle ne sera pas.
Un GRAND merci @jedepaumes pour ce beau récit et @victour.a.velo pour ses belles photos
Assurez-vous de suivre leurs aventures à venir sur leurs insta 🫶
Et si vous aussi vous préparez votre première aventure à vélo, on vous explique comment équiper son vélo et embarquer par son matériel bikepacking dans la vidéo ci-dessous 🍿
























































































