🚴🏻‍♂️ Extrême Ouest 2023, le debrief

« Tu es fier de toi ? »...
Cette question arrive comme une ponctuation de fin de phrase, comme le clap de fin d’une semaine folle où je me suis lancé dans une aventure simple mais terriblement enrichissante pour moi. Mais avant d’en arriver à lire cette question, mon compteur me dit qu’on a rouler 585 km et monté 6 770 m de D+. Voici donc, la rapide histoire de ma participation à Extrême Ouest by Komoot et Mad Jacques.

Rookies pur beurre

À mon arrivée à Rennes, l’excitation est à son comble, il faut dire que pour moi c’est une grande première… Je n’ai jamais participé à un événement de longue distance, pour moi les grandes aventures se font avec les copains sur 4-5 jours à base de triple pinte à chaque repas, alors imaginez ma réaction quand on m’a remis un tracker et un dossard. 🐣


Le brief est simple, j’ai 4 jours pour parcourir les 545 km qui partent de Rennes, remonte vers Saint-Brieuc, recoupe par les Monts-d’arrée avant de rattraper la côte et de longer la mer jusqu’au Conquet. De là, 1 h 30 de traversée en bateau pour finir les quelques kilomètres pour atteindre l’Extrême Ouest.
Pour ce point, le plus à l’ouest de France, nous sommes 250 participants au départ, 250 fanfarons qui n’ont aucunement envie de se battre pour la première place, mais plus de profiter de chaque coup de pédale et de découvrir la beauté de cette terre. Des cyclistes de tout type, de tout genre, en gravel, en VTT, en route ou bien même en Brompton. Ici les Triban doublent les Canyon, les vélos vintage peuvent dépanner les dernières nouveautés. Elle est là la magie de cet événement. Pas de place au jugement de valeur ou aux critiques sur une condition physique, un niveau, un rythme… L’important, c’est de tous arriver et de célébrer tout cela ensemble. 🎉

Bien évidemment, pour une grande première, je ne voulais pas partir en solo, alors j’ai trouvé (bien avant de partir) deux partenaires d’aventures super précieuses. D’un côté, Marie, La Baronne de Lyon qui est arrivée avec tout le nécessaire Wilma pour bien faire comprendre à tout le monde que « We believe in Women Cycling ». Un rythme bien posé qui m’a vraiment permis de me sortir de coup de down sur tout le trajet. De l’autre côté, Marion, la moitié des Rayonnantes. Une énergie équivalente à 300 barres d’Ovomaltine et toujours là pour lancer une bonne grosse blague ou aller déconner avec n’importe qui. Avec ce duo, je m’assurais une aventure confort et bonheur.


Pour un Rookies comme moi, ces ingrédients étaient indispensables. Je termine donc d’accrocher mon dossard le plus proprement possible à mon vélo et de me faufiler dans le bivy tranquillement installé sous une grange. Demain, c’est le grand départ. 🏁

La carte postale de la Bretagne

Je ne vais clairement pas rentrer dans le détail journalier, qui pourrait se résumer par du sourire quand c’est plat, du rire quand ça descend et de la détresse quand ça monte. D’ailleurs, le prochain qui me dit que la Bretagne est une terre plate je le déhousse en trente secondes. 🥊

Le tracé, réalisé par les équipes Mad Jacques avec l’aide de l’outil Komoot, était riche en divertissement. Une traversée des terres bretonnes pour une arrivée à la cool sur la baie de Saint-Brieux. Une après-midi ensoleillée à longer la côte de granite rose jusque Ploumanac’h, véritable légende de la beauté bretonne. Puis vint le mauvais temps, le brouillard et le crachin qui vous trempe jusqu’au fond du cuissard, et cela, durant une journée à grimper l’autre Mont-Saint-Michel, emblème des Mont-d’arrée qui me fera tirer la langue comme j’ai pu la tirer sur le Ventoux, sauf qu’au sommet… Rien. On ne voit pas plus loin que son guidon, tellement le brouillard est présent. Ça me rappelle ces semaines/mois à draguer comme un fou une fille pour au final me prendre une friendzone au moment de tenter ma chance. #Looser. Heureusement, on récupère la pointe ouest pour longer la côte avec des paysages à couper le souffle. Les vagues se brisent sur les rochers, l’odeur iodée vient nous chatouiller les narines. Plus les kilomètres passent plus je marmonne dans ma barbe : « Le terroir putain, ma bretagne bordel…😍 »

CP, Ravito surprise et Safezone

D’un point de vue organisation, rien à dire. Tout était pensé et fait pour que nous puissions rouler sans stress avec des Check-point bien dispatchés, des « ravitos surprises » pour se blinder de Nature Valley (des barres céréales, très complexes à manger si vous n’avez pas l’équivalent de 8 jerricane d’eau) et des safezone pour terminer la journée OKLM. L’ambiance tente, camping, douche humide et serviette trempée à sécher s’ajoutent au folklore. Le mood global est hyper bon, on se respecte, on se soutient, un fan club de la team Brompton s’est créé et tout le monde encourage tout le monde. Une genre de secte bienveillante sur deux-roues. Bon d’accord, il y a quand même deux-trois spécimens qui ne semblent pas vivre en 2023 et manquent de matières grises quand ils doublent mes deux partenaires, mais elles ont souvent le doux et magnifique réflexe de les remettre dans le droit chemin.

L’arrivée à Ouessant est digne d’un film aux décors grandioses. On roule jusqu’à la pointe Ouest et ça y est, on ne peut pas être plus à l’Ouest de la France. C’est gagné. Le sourire s’affiche clairement sur mon visage, je suis fier d’avoir tenu, d’avoir réussi à suivre le mouvement dans ce qui est ma première « course » organisée. Au classement de la soirée qui suit, je serais largement dans les non-finishers, car la fatigue frappe à ma porte et je baisse le rideau très rapidement pendant que d’autres, improvisent des contre-soirées dans les toilettes du camping jusqu’à 5h30 du matin… C’est donc ça l’Ultra-kiffance ?

Véritable "Outdoor Enthusiast" comme ils disent si bien. 📷Photographe et passionné de micro-aventure, je découvre avec bonheur sur le tard le bikepacking et le monde du Gravel. 🚴🏻‍♂️

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