Beauce de Paname
6h00 du matin. J’anticipe le réveil pour ne réveiller personne. Ce matin j’expérimente la stratégie d’un jeune papa qui part à l’aube pour se faire une virée en vélo. Le principe est simple : Se lever, déjeuner ( légèrement bien entendu ), se laver et s’habiller, prendre ses affaires et décamper sans le moindre craquement de plancher. Comme un excellent Rookie, ma stratégie a pris l’eau très rapidement et j’ai entendu ma fille de 3 ans lancer des “papa?!” depuis sa chambre. Damn. À peine le temps d’enfiler mon cuissard et de rassembler mes affaires qu’elle débarquait en courant dans le salon. Me voilà fait comme un rat. Un petit sourire, un petit câlin et un “ Va te recoucher avec maman sans la réveiller » qui résonnait comme un “Va sauter sur le lit en t’asseyant sur le visage de maman” dans sa tête.
Yann Gobert, encore et toujours lui, m’attendait en bas de chez moi à 7h00 pile. En ouvrant la porte je capte tout de suite que la journée s’annonce fraîche, très très fraîche. Nous sommes début décembre, une attestation professionnelle nous offre la possibilité de rouler en dehors de Paris dans cette période de confinement. L’idée que l’on se fixe est simple, on quitte la capitale par la coulée verte direction le sud, l’Essonne pour être plus précis avant de rejoindre les forêts, les champs et la campagne pour atteindre la Beauce. Vous allez sûrement rire mais je ne connaissais absolument pas la Beauce et son existence avant cette sortie, donc que fût ma surprise de découvrir une région agricole aussi riche et percutante. Des champs à perte de vue, et la passion de la terre qui est omniprésente. Si nous sommes ici Yann Gobert, Yann Moz et moi, c’est pour rejoindre une ferme ( Les P’tits Berger ) et y réaliser un reportage pour nos copains de Les Others (link).
Pour ceux qui douteraient encore, la coulée verte est un véritable régal pour sortir de Paris. Une piste cyclable qui passe à travers des parcs, des petits endroits sympas en vous évitant au maximum de devoir rouler dans le trafic. On déboule sur Massy sans s’être rendu compte d’où on se trouvait. Moz nous attend là, lui vient encore une fois de Versailles et semble avoir complètement oublié le principe de la saisonnalité. Il porte un short, une chemise épaisse et sa gapette Rookies.
On roule tranquillement en discutant des semaines passées enfermés à la maison, on s’arrête pour s’occuper d’une grosse croquette persistante ( une bonne grosse dalle pour ceux qui ne parlent pas le langage de Moz ) et on reprend la route. Les chemins de forêts ne sont pas ce qu’on imaginait, la boue s’est installée et on patine pas mal dans certains secteurs. Mais les lumières sont incroyables. Le jour prend le temps de se lever, et nous offre un magnifique terrain de jeu photographique.
La leçon du Rookie
Arrivé autour des 75km, je découvre avec surprise que Moz semble avoir les jambes lourdes. Normalement c’est moi qui me retrouve dans cette situation, qui plonge ma tête dans le guidon en soufflant comme un porcinet et en jurant sur les McDo de la semaine passée… Sur cette sortie, j’ai connu cette phase mais très tôt dans la forêt, bataillant dans la boue et galérant. Voir Yann dans cette situation est vraiment étrange. Il roule derrière nous et semble avoir de plus en plus mal. Le centième kilomètre est une bénédiction pour lui car il s’est que la sortie se termine. Pour comprendre ce qu’il se passe chez lui, il ne faut pas aller bien loin. Rouler en short au mois de décembre comme si on était en septembre a forcément un impact sur notre organisme. Professeur Gobert nous explique que le froid crame deux fois plus vite notre énergie pour simplement réchauffer le corps et qu’il n’y avait rien d’étonnant de voir Moz fatigué comme s’il venait de terminer une Transcontinentale. Comme toujours, on sourit de nos erreurs et on savoure notre statut de Rookie.
110km de fraîcheur et nous voici arrivés à la ferme.
À peine le temps de dire bonjour à nos hôtes qu’on se pose à table pour un petit sandwich… Bon, la vérité c’est qu’on explosera leur pain, leur fromages, leur pâtés et leur gâteau prévu pour le goûter. Fallait bien reprendre des forces…
NOS MONTURES :
Matthieu Tober – Specialized Diverge E5 2019
Yann Moz – Ribble CGR 725
Yann Gobert – Triban GRVL 900 Titan
L’ITINÉRAIRE :
À retrouver dans notre collection Komoot Gravel en Ile-de-France