đŽđ»ââïž Baie Baie Love
Gare du Nord, 7h45. L’Ă©tĂ© est en train de tranquillement baisser le rideau, les gens reprennent le boulot et les enfants retournent Ă l’Ă©cole. Pour les Rookies, c’est aussi le bon pour moment pour signer la rentrĂ©e du Crew. Il faut dire qu’on s’Ă©tait quittĂ© sur une sortie au Mont-Saint-Michel qui avait vu Jules abandonner dans le Perche avec les ligaments croisĂ©s et une fracture du mĂ©nisque, alors qu’Etienne Ă©tait quant Ă lui contraint de nous lĂącher le deuxiĂšme jours car son dĂ©railleur avait dĂ©cidĂ© de nous montrer d’oĂč venait l’expression « avoir des bĂątons dans les roues ».
L’heure du dĂ©part est prĂ©vue Ă 8h30 direction Abbeville. Un bon TER des familles qui, dans ma tĂȘte, devait ĂȘtre absolument vide… Quelle erreur đ±. Les wagons avant et arriĂšre dĂ©bordent de vĂ©los et l’amabilitĂ© de la contrĂŽleuse pour palier la stupiditĂ© du Groupe SNCF n’est pas des plus aidant. Mais rien ne pourra gĂącher la bonne humeur ambiante. Les 5 Rookies que nous sommes (Tober, Yann, Jules, Hugo et Etienne) partent avec le sourire et un sac de viennoiserie de chez Paul digne d’un banquet de 300 personnes. Ăa commence bien. đ„
L’idĂ©e de ce week-end entre Rookies est de dĂ©couvrir la Baie de Somme, depuis le temps que les gens s’adonnent Ă nous vanter la rĂ©gion et ses paysages, il Ă©tait temps d’aller y poser nos pneus. 2 jours dans la Baie Ă rouler, bouffer et… picoler. 2 jours d’amours qui naturellement nous ont poussĂ© Ă appelĂ© cette sortie « BAIE BAIE LOVE ».




Jour 01. Du vent, des cailloux, une course officielle et du CBD.
Cette premiĂšre journĂ©e sur les terrains de la Baie de Somme Ă©tait trĂšs cool. MalgrĂ© un vent de face qui vous reste dans les chaussettes Ă chaque coup de pĂ©dale, on rĂ©ussi Ă rejoindre la cĂŽte Ă quelques kilomĂštre d’Ault pour remonter le tout direction Berck. Mais avant cela, on va devoir bouffer du chemin, de l’entre-champs, des graviers et des routes de cailloux aussi gros que des boules de pĂ©tanque. Alors pour se donner du courage on contemple le large et Jules s’envoie sa deuxiĂšme roulĂ©e de CBD.
La petite histoire veut que quelques jours avant de partir, un collĂšgue du bureau nous a poussĂ© Ă passer par Saint-Valery-sur-Somme, et on peut clairement lui dire merci. La ville est simplement magnifique et l’attraction touristique s’en ressent. On a Ă peine le temps de dĂ©briefer que nous revoilĂ dans des entre-champs interminables ou Ă traverser des zones de chasse qui vous font augmenter notre vitesse moyenne, tout en laissant des traces de stress dans le fond du cuissard. Pas que les bruits de dĂ©tonations et le fait de rouler sur des douilles me posent problĂšmes, mais depuis que j’ai lu que le « SĂ©nat propose d’interdit la consommation d’alcool Ă la chasse », je doute un peu de ma capacitĂ© de survie.
Ă l »approche de Le Crotoy, des hommes vĂȘtus de gilets jaunes nous fĂ©licitent… Bizarre. Deux virages aprĂšs, c’est encore 3-4 hommes qui nous hurlent dessus  » Plus que 800m allez !!!!! »… On comprend qu’involontairement nous Ă©tions en train de rouler sur le tracĂ© d’une course officielle, celle de Paris – Le Crotoy. Imaginez si nous avions terminĂ© premiers ? Le malaise dans l’organisation. On se faufile parmi les finishers sans en faire des caisses pour Ă©viter de se faire repĂ©rer mais bon, pour une fois je ne termine pas dernier. đ
Dernier effort. AprĂšs 115km on arrive Ă se loger dans un domaine de rĂ©sidence de vacances. La « villa », comme ils l’appellent, voit dĂ©bouler 5 cyclistes dĂ©gueulasses avec une seule idĂ©e en tĂȘte. Une biĂšre ! La suite est une descente rapide avec vent dans le dos dans le paradis de l’apĂ©ro. On dĂ©couvre les joies et les festivitĂ©s d’une ville comme Berck (c’est Ă dire pas grand-chose) avant de terminer dans un bar de nuit en Crocs rose Rapha x Palace Ă danser sur du Sean Paul. La vie, la vraie… Il est 2h du matin quand on rentre Ă pieds vers nos lits, avec le forfait voyelle qui nous a lĂąchĂ© depuis bien longtemps. La nuit va ĂȘtre courte.




Jour 2. Gastronomie et finish line.
Le rĂ©veil est catastrophique. đ€ą Sans rien dire, probablement encore ivres, on sait en se regardant les uns et les autres qu’on aurait dĂ» s’arrĂȘter Ă l’apĂ©ro. On se remĂ©more les meilleurs moments de cette nuit tout en rĂ©alisant qu’il n’y a RIEN Ă petit-dĂ©jeuner dans cette « villa ». Je revois Etienne, fier et motivĂ© qui re-rĂšgle ses chaussures de vĂ©lo pour amĂ©liorer sa position en selle, jusqu’au moment oĂč Hugo rĂ©alise (quelques minutes avant de lever le camp) qu’il n’avait pas rĂ©glĂ© ses chaussures mais les siennes. Des artistes.
5 McMorning plus tard, on roule enfin en direction de la forĂȘt de Crecy pour une plongĂ©e dans l’Histoire. Les chemins sont de vrais tape-culs, les entre-champs font rĂ©sonner les dĂ©tonations des chasseurs, pour enfin nous guider dans des axes forestiers magnifiques. Tout est lĂ pour nous mettre des Ă©toiles dans les yeux et nous faire digĂ©rer les tournĂ©es de tequ-paf de la veille. Tout, jusqu’Ă ce restaurant-kebab-tacos-pizza-sandwicherie ouvert un dimanche dans un petit village. Comme 5 sangliers, on pose nos conditions diĂ©tĂ©tiques pour faire valoir la gastronomie locale.
Sur les derniers kilomĂštres, je rĂ©alise que la nouvelle saison des Rookies commence bien. Loin de nous l’idĂ©e de taper dans la performance, on redĂ©marre avec l’envie de vivre des moments ensemble, Ă simplement rigoler et rouler dans notre pays au milieu de paysages incroyables. La simplicitĂ© de ce rĂ©cit Ă©quivaux sincĂšrement Ă celle de notre sortie, de notre approche du vĂ©lo et de l’aventure. Cette fois-ci nous sommes donc arrivĂ©s Ă 5 Ă la gare d’Abbeville pour boucler la boucle de ce week-end Baie Baie Love. On ne peut que vous conseiller d’en faire de mĂȘme, de rouler la trace ou une autre et de la partager avec nous !











































