🚴🏻‍♀️ Ma PocoLoco Dijon-Stuttgart

Quand on a su que Salomé a.k.a Ballon_Roule allait participer à une Poco Loco, un sentiment de fierté à frapper à notre porte. Salomé est la première à avoir portée la gapette de la Team Rookies sur une Mad Jacques Ouessant il y a quelques années. Je me souviens de toutes ses peurs et craintes à l’époque… Preuve que les choses ont bien changée pour elle. Alors quand elle nous a dit qu’elle pouvait raconter sa première Poco Loco, c’est tout naturellement que nous avons dit « Oui ».

Lorsque j’ai appris que Poco Loco lançait un itinéraire Dijon-Stuttgart dans leur collection de Classiques, l’occasion était trop belle ! Habitant à Besançon, je me devais de soutenir et de participer à un événement qui se passe si proche de chez moi. La promesse d’un bon moment, d’explorer mon terroir autrement, de dépassement de soi et surtout qui corresponde à mes valeurs d’engagement écologique et d’inclusivite dans le vélo – la recette idéale.
Et puis la très longue distance, ça me faisait de l’œil depuis un moment, mais sans l’aspect compétitif, parfait me voilà inscrite. 💪🏻

La Poco Loco, si tu ne connais pas, c’est un événement cycliste d’aventure ultra-distance qui a été mis au point il y a un an tout juste par Caroline Prigent et Harald Lenud-Pilc. Deux personnes hyper bienveillantes, ultra-motivées qui inspirent l’envie d’essayer ce qu’on n’a jamais encore osé ! Leurs événements ont une communication aussi vitaminée qu’eux, avec une mascotte sanglier qui fait plus penser a un copain de buvette qu’a une menace forestière. 🍻

C’est donc confiante que je me suis lancée dans l’aventure de la Poco Loco Dijon-Stuttgart – trace Gravel 700 km le 10 juin 2023. C’est là que ça devient marrant.

Malgré une préparation assidue – qui est de loin la meilleure préparation physique que j’ai jamais fait – j’avais totalement sous-estimé l’exigence d’un tel parcours et l’aspect course qui sous-tend toujours à un événement de ce genre. Dans les catégories d’Ultra, je suis du genre Ultra-Optimiste.

Première erreur : penser que je partais pour une sortie entre copains, en groupe. Et là le mental prend cher, dès le départ presque. Le fait est que je n’étais pas prête du tout à rouler seule. Certes, je n’étais jamais très loin d’un petit groupe, mais jamais « avec ». On me l’avait pourtant dit que c’était chacun son rythme en longue distance, que je devais penser à moi, à mes besoins, me mettre dans ma bulle. Bien plus facile à dire qu’à faire.
Au final, je vais mettre presque trois jours à m’adapter (à moi-même donc). Mais pendant ce temps, ce sont beaucoup d’énergie perdue, de doutes, d’épuisement et de peine, car le plaisir n’était pas celui imaginé. Puis au détour d’une côte bien trop inclinée et si peu encline à me laisser passer, j’ai réussi à lâcher prise, à ne m’occuper plus que de moi. 💛

« Que de moi » ce n’est pas tout à fait exact parce qu’on était deux dans cette histoire : Stardust (mon vélo) et moi. Et c’est très tentant dans ces moments-là de faire peser l’unique poids de la performance sur sa monture. D’ailleurs, le poids de la monture parlons-en !
Erreur monumentale numéro deux : ça me semble évident à présent, mais je ne m’étais pas entraînée avec tout le chargement une seule fois. Je le sais pourtant ! J’avais fait du gravel, dénivelé, longue distance, bikepacking route. Mais pas le plus important : le vélo gravel chargé pour 7 jours bikepacking pour tout temps et petite autonomie. Bonjour la charrette que je me traînais ! 🐂

Une fois que ma mule et moi avons été en paix, je t’avoue qu’un matin, j’ai symboliquement déposé à terre un bagage émotionnel qui finissait par peser trop lourd : vouloir trop bien faire, les exigences personnelles, le jugement extérieur, le poids du départ, les fantasmes de l’effort… Je vais « faire » seulement et ça sera bien.
Allégée et libérée, bonne nouvelle, c’est direct la joie retrouvée des chemins, de bivouaquer dans un verger de cerisiers, d’entendre les renards glapir la nuit, faire des arrêts boulangerie (trop ?) enfin juste le plaisir de rouler !

GROS gros délice la Forêt Noire ! Rendront à Caro ce qui appartient à Caro, le parcours total était Royal. Une trace exigeante mais équilibrée et surtout pleine de cailloux comme on a signé pour !
Elle ne le savait pas, mais au long du parcours, je suis repassée, en sens inverse, sur les chemins exacts de mes premières fois à vélo : mon premier week-end vélo avec mon papa près de Mouthe ainsi que mon tout premier test bikepacking avec Stardust avant d’embarquer pour Ouessant avec Yann.
C’était comme reparcourir mon évolution sur ces deux dernières années et réussir à être fière d’être sur mon vélo dans ce sens-là aujourd’hui.

La vérité, c’est que j’écris ça presque une semaine après la fin de la Poco Loco à Stuttgart, dans le ferry entre le Danemark et la Norvège. Ces difficultés, ce sont déjà des souvenirs fantômes, des leçons assimilés. J’ai repris la route le lendemain de la Finisher Party pour continuer le voyage vers le Nord.
Parce que oui, j’ai fini par finir ! Triomphante sous les oriflammes et les hourras, dans les embrassades et les larmes de joie – un grand moment qui compense et récompense tous les efforts ! 🎉

La Pocoloco c’était mon élan, mon « crash test » – j’ai bien testé merci.
J’ai su trouver des solutions internes comme externes.
J’ai reçu le soutien de mes proches, d’autres participants, des bénévoles au checkpoint si réconfortant, de Wilma pour l’équipement et en premier celui de l’organisatrice Caroline. Un immense merci et bravo !

Alors, oui, c’était difficile pour moi, mais ça m’a aussi fait grandir encore un peu plus. Parce que je pense que c’est tous ces contrastes et paradoxes aussi qui font la beauté de ce genre d’événement. Je ne sais toujours pas si j’aime ou non la course, mais les épreuves se transforment vite en un souvenir coloré, intense et plein de vie.

Merci Les Rookies de me permettre de partager cette expérience qui m’en a fait voir de toutes les couleurs. L’aventure continue ! 🚴🏻‍♀️

Véritable "Outdoor Enthusiast" comme ils disent si bien. 📷Photographe et passionné de micro-aventure, je découvre avec bonheur sur le tard le bikepacking et le monde du Gravel. 🚴🏻‍♂️

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