🎙 Remi Quinquin, le joueur de cartes.

Au pied du mur. VoilĂ , Ă  peine quelques minutes que nous roulons sur une aventure de plusieurs jours et pourtant nous posons dĂ©jĂ  le pied-Ă -terre. Pour cause, devant nous, c’est un chemin de forĂȘt ou plutĂŽt une trace de tracteur qui serpente avec une inclinaison qui doit approcher les 15% minimum
 Je regarde Yann et simplement, je souligne : « Tu avais raison, une trace VTT ici, ça n’a rien Ă  voir avec une trace VTT autour de Paris. On aurait dĂ» regarder un peu plus les cartes Â».

De ce joyeux souvenir, je garde l’idĂ©e de parler Ă  celui qui se passionne pour les cartes. Le Madame Irma du gravel en quelque sorte. Nous avons rencontrĂ© RĂ©mi Quinquin (alias RĂ©mi Lequint) au tout dĂ©but des Rookies, alors qu’on roulait depuis Lille sur notre aventure de la Ch’tilicon Valley. AccompagnĂ© d’autres cyclistes lillois, il nous avait retrouvĂ© dans la friterie d’un village en plaine (comme les nordistes en ont le secret) pour nous emmener passer la nuit en haut d’un terril. MalgrĂ© son niveau bien Ă©loignĂ© du nĂŽtre, RĂ©mi a pris le temps qu’il nous fallait tout en racontant des anecdotes de bikepacking, de courses ou d’aventures en solitaire un peu partout en France
 Il Ă©tait Ă©vident pour nous qu’il faudrait un jour lui donner parole, car des questions, nous en aurons toujours.

Hello RĂ©mi ! Merci de rĂ©pondre aux questions des Rookies. À l’heure oĂč je pose ces questions sur papier, tu es en train de poster une stories sur tes derniers moments sur la Green Divide. Pas trop fatiguĂ© ?

Bajour, j’ai pris un peu de temps depuis la rĂ©daction des questions, mais oui, la Green Divide s’est trĂšs bien passĂ©, l’itinĂ©raire est accessible et agrĂ©able et permet de dĂ©couvrir les Pays-Bas sous un autre angle. J’avais fait les 300 km sur 3 jours donc pas trop fatiguant, ça allait. Depuis, j’ai fait une partie de l’European Divide Trail. Avec 3500 km en un mois entre le Nord de la NorvĂšge et Lille, c’était dĂ©jĂ  plus costaud. Pas tant sur la distance ou la technicitĂ©, mais plus sur la longueur avec un parcours bien roulant qui peut devenir lassant en enchaĂźnant les journĂ©es voire les semaines de forĂȘt non-stop. En-dehors de ça, c’était magnifique et trĂšs sauvage.

On te voit partir dans des aventures folles en Brompton, en gravel, en VTT, rejoindre des courses qui se terminent souvent par « Divide Â» ou bien simplement rouler avec la fine Ă©quipe lilloise qui t’entoure
 Il y a un de ces aspects du vĂ©lo que tu prĂ©fĂšres ?

J’aime le vĂ©lo en gĂ©nĂ©ral, mais surtout le vĂ©lo qui ne se prend pas trop la tĂȘte. Que ce soit sur une GOGO HELLCROSS (Cyclo-cross oĂč on boit une biĂšre Ă  chaque tour, et entre les manches, et avant, et aprĂšs
) ou une Divide (grande traversĂ©e de pays sur plusieurs jours ou semaines), je prends du plaisir dans le partage sans que ce soit trop un truc de poseur ou un Ă©talage de matĂ©riel. Sans ĂȘtre rĂ©trograde, j’aime les choses simples et fiables en matĂ©riel, favoriser les marques europĂ©ennes et les artisans locaux. Il est possible de se faire plaisir avec un minimum d’éthique, nous croulons aujourd’hui sous le marketing du vĂ©lo qui explose et veut nous pousser Ă  changer de matĂ©riel constamment. Alors que les choses sont simples, du vĂ©lo seul ou avec des potes, kiffer le paysage que ce soit pour une heure, pour une semaine ou pour un mois, avec de la bonne bouffe et un bon verre, voilĂ , c’est pour moi l’essentiel dans le vĂ©lo.

Tu es cartographe de profession, un métier aussi fascinant que complexe, je suppose, mais cela doit bien te servir dans ton approche du vélo ?

Assez oui. Je rĂ©alise des cartes pour la course d’orientation et je passe la moitiĂ© de mon temps de travail dehors, pour faire des relevĂ©s en forĂȘt ou en ville. Mon expĂ©rience en orientation m’aide surtout dans la crĂ©ation de parcours, par la lecture de carte. Elle m’aide aussi dans l’adaptation de mes parcours en temps rĂ©el, j’ai un peu plus de facilitĂ©s pour naviguer sur carte en roulant sans itinĂ©raire. Mais aprĂšs, c’est surtout une question d’expĂ©rience, les GPS nous rendent fainĂ©ants et ne stimulent pas assez notre capacitĂ© d’orientation et de navigation. J’en vois souvent qui sont perdus dĂšs qu’ils sortent de leur itinĂ©raire, c’est dommage, d’autant plus que cela se travaille et avec les bons conseils, ce n’est pas si compliquĂ©.

« Par pitié, ne vous plaignez pas des traces sur les réseaux sociaux ! »

Que penses-tu de toutes les plateformes GPS (Strava, Komoot, RideGPS
) ? Est-ce que tu t’en sers ou bien, tu prĂ©fĂšres taper une trace sur le papier avec un stylo et une boussole ?

À vĂ©lo, j’utilise principalement les plateformes. Ce sont des bons outils, mais comme tout outil, il faut savoir l’utiliser. Dans le fonctionnement, ce sont des programmes qui rĂ©pondent Ă  un problĂšme (aller d’un point A Ă  un point B) Ă  l’aide d’algorithmes qui sont tous diffĂ©rents. Par exemple, certains vont mettre une valeur Ă  chaque voie (1 pour route, 2 pour chemin, 3 pour sentier
) et le programme va dĂ©terminer l’itinĂ©raire en fonction de nos choix (route, gravel, VTT) en ayant la valeur finale (ajout de toutes les valeurs des voies) la plus faible. Et d’autres vont dĂ©terminer l’itinĂ©raire en utilisant les chemins les plus utilisĂ©s selon les types de pratiques, du parcours le plus rapide… C’est schĂ©matique, mais cela permet de comprendre que quand on lui pose une question, il rĂ©pond avec ses propres critĂšres et ne va pas donc tracer l’itinĂ©raire parfait, sans trop de trafic, le plus paysager, avec un revĂȘtement nickel. Non, il va tout mĂ©langer, ça peut ĂȘtre bien, comme beaucoup moins. Je vois trop souvent des pratiquants taper sur les plateformes, ils ont posĂ© une question et n’ont pas lu la rĂ©ponse avant de partir. Il faut analyser la rĂ©ponse (le tracĂ©) avec un regard critique. C’est-Ă -dire, lire la carte pour voir si l’itinĂ©raire demandĂ© emprunte le type de voies que tu souhaites et si une grosse route, un chemin VTT ne te plaĂźt pas, ou si tu prĂ©fĂšres passer par ce point de vue ou autre, c’est Ă  toi d’adapter le parcours, en dĂ©plaçant un, deux, ou cent points pour que ça te convienne. Et si, en roulant sur cet itinĂ©raire une partie ne convient pas, sois tu prends sur toi et tu continues, sois tu t’adaptes en changeant, mais par pitiĂ©, ne pas s’en plaindre sur les rĂ©seaux sociaux, merci.

La carte papier est dĂ©passĂ©e par sa taille et la fragilitĂ© du support, c’est un bel objet, je ne vais pas dire le contraire, mais elle est bien Ă  la maison pour prĂ©parer le trip ou Ă  la limite sur un itinĂ©raire court. Sur mon voyage depuis la NorvĂšge, en naviguant sur cartes, j’en aurais utilisĂ© une trentaine, c’est possible mais pas pratique. Les outils aujourd’hui (smartphone, GPS de vĂ©lo ou outdoor) sont assez fiables et avec une bonne autonomie pour faire le boulot.

Pour un Rookies, quel serait ton conseil en terme de construction d’itinĂ©raire ?

Donc, pour bien construire un itinĂ©raire, tu peux partir de la carte papier, elle donne une vision synoptique qui est bien pour apprĂ©hender l’Ă©tendue du territoire que tu veux parcourir. Elle permet de bien te familiariser avec le territoire sans devoir scroller verticalement et horizontalement et perdre des infos sur les incontournables, les ravitaillements, les types de voies
 Tu peux te faire un premier itinĂ©raire, une ligne directrice, ensuite, tu passes sur une plateforme, tracer le parcours en l’adaptant. Peu importe la plateforme que tu utilises, le plus important, c’est qu’elle te convienne et que tu te familiarises dĂ©jĂ  avec les outils qu’elle offre, mais aussi avec les fonds de carte.

Bien savoir que tel type de figurĂ© sur la carte correspond Ă  tel type de voie sur le terrain en termes de largeur et de revĂȘtement. C’est bien lĂ  le gros point faible des plateformes, le fond de carte n’est pas toujours trĂšs fiable, surtout dans les zones oĂč il y a peu de pratiquants. MĂȘme avec les meilleurs algorithmes, s’il est marquĂ© « route Â» sur la carte, mais que c’est un sentier VTT sur le terrain, la plateforme ne le saura pas, mais toi en pneu de 28 dans les cailloux, tu t’en rendras compte. Beaucoup de plateformes utilisent la base OpenStreetMap, c’est une carte collaborative en open data, elle est bien, mais sans plus. Elle n’est pas au niveau d’une carte topographique qui est rĂ©alisĂ©e par des professionnels et elle est trĂšs fiable, mais pas autant qu’une carte de course d’orientation
 Donc, une fois le parcours tracĂ©, il faudra y revenir une ou plusieurs fois en analysant bien toutes les portions pour Ă©viter les mauvaises surprises et aprĂšs exporter en gpx ou l’utiliser directement sur la plateforme. Il est conseillĂ© de couper un long itinĂ©raire en portions de 200 km max pour ne pas avoir des fichiers trop lourds qui peuvent faire planter les GPS. Et aprĂšs, il n’y a plus qu’à rouler et profiter ! L’itinĂ©raire ne sera jamais parfait, au mieux, les zones galĂšres feront des histoires Ă  raconter, au pire en maĂźtrisant les outils, tu peux facilement rĂ©adapter l’itinĂ©raire en cours de route.

Selon toi, y-a-t-il encore des itinéraires à découvrir en France ?

Oui, tout Ă  fait, on a la chance d’avoir un pays aux paysages trĂšs variĂ©s. Les possibilitĂ©s d’itinĂ©raires sont presque infinies. Sur des grandes traversĂ©es comme la GTMC (c’est l’itinĂ©raire qui m’a le plus Ă©merveillĂ©.) tu changes de paysages tous les jours voire plusieurs fois par jour, c’est beau, sauvage et en plein milieu de la France. Et mĂȘme au sein d’une mĂȘme rĂ©gion, en changeant les enchaĂźnements de sentiers, en explorant un peu, tu peux dĂ©couvrir des nouveaux coins et t’émerveiller Ă  20 km de chez soi autant qu’au fin fond de la NorvĂšge.

Une question qu’on nous a demandĂ© de te poser : Est-ce qu’un cartographe peut se planter d’itinĂ©raire et si oui, est-ce qu’il le dit ? 😁

HĂ©las oui, mais c’est toujours Ă  cause de la carte ! Deux choses diffĂ©rentes apparaissent dans la pratique des sports terrestres, l’orientation et la navigation. L’orientation, c’est se repĂ©rer, crĂ©er un itinĂ©raire et le suivre Ă  l’aide de la carte et de la boussole. Naviguer, c’est suivre un itinĂ©raire tracĂ© intersection par intersection. Il y a trĂšs peu d’orientation Ă  vĂ©lo, moins de chance d’erreur avec toute la technologie qui nous accompagne. MalgrĂ© tout, sans mauvaise foi, ça arrive rĂ©guliĂšrement de faire des erreurs, faute d’inattention, un mauvais contrĂŽle du parcours et parfois des bugs GPS ou des fonds de cartes moyens. Heureusement qu’on se plante de temps en temps, l’aventure commence avec l’imprĂ©vu, si tout se passe comme prĂ©vu, c’est moins drĂŽle.

Tu es un fervent dĂ©fenseur de ta rĂ©gion (Ă  juste titre), est-ce que tu peux nous dire pourquoi c’est une rĂ©gion qu’il faut absolument venir rouler en bikepacking ?

AprĂšs avoir roulĂ© dans diffĂ©rents pays, je me rendais compte rĂ©guliĂšrement que les locaux nous faisaient dĂ©couvrir leur coin et qu’en fait, chaque territoire a ses particularitĂ©s et donc notre Nord aussi. Bien qu’ayant la deuxiĂšme concentration urbaine la plus importante de France aprĂšs Paris, nous gardons des espaces naturels agrĂ©ables avec des grandes forĂȘts, un littoral prĂ©servĂ© et l’arriĂšre-pays qui remonte progressivement vers les Ardennes. C’est ce que j’ai voulu faire dĂ©couvrir en organisant les sorties.

Oui car tu es aussi organisateur d’évĂšnement Ă  vĂ©lo comme le North Trail ! Est-ce que c’est quelque chose que tu veux encore plus dĂ©velopper ?

Tout Ă  fait oui, le North Trail est nĂ© justement de cette volontĂ© de faire dĂ©couvrir les Hauts-de-France et montrer qu’on peut y faire des parcours qui permettent de sortir des clichĂ©s du plat-pays dĂ©favorisĂ©. Nous avons des paysages assez variĂ©s et typiques, cela donne un bon aperçu de la diversitĂ© de notre rĂ©gion.
Jusqu’en 2022, il y avait deux parcours de 750 km, un route et un gravel. L’offre s’Ă©toffe un peu en 2023 avec un 350 km majoritairement dans le bassin minier dans l’esprit des 7 mineurs qui avait donnĂ© lieu Ă  un article dans le magazine 200. Et il y aura aussi un 1200 km gravel qui fera tout le tour des Hauts-de-France en allant chercher la Baie de Somme, en longeant le Nord de Paris et en touchant le bord des Ardennes. L’organisation reste allĂ©gĂ©e sans inscription avec des dĂ©parts libres et des Grands DĂ©parts organisĂ©s durant la semaine de l’Ascension pour celles et ceux qui le souhaitent. Et bien sĂ»r tout reste gratuit dans l’esprit des courses anglo-saxonnes.

Bon, on aime toujours finir par quelques questions Rookies pour que nos lecteurs puissent se dire « qu’on est tous le Rookies de quelqu’un ». Qui sont tes inspirations dans le vĂ©lo ?

Actuellement, dans le milieu, il y a plusieurs cyclistes que j’admire, dĂ©jĂ  Alexandera Houchin pour casser les codes en parcourant les plus grandes courses nord-amĂ©ricaines en singlespeed en toute simplicitĂ©. Et plus proche de nous, il y a Sofiane Sehili, surtout pour son humour, mais aussi son Ă©tat d’esprit et la force qu’il peut mettre pour atteindre ses objectifs, c’est toujours impressionnant de le suivre. Il garde le sourire et la bonne humeur alors qu’il souffre, mais arrive Ă  transformer cette souffrance en force pour se dĂ©passer.

« Je termine [la French Divide] avec 4 tendinites… « 

Si tu devais retenir une anecdote, une histoire ou une aventure oĂč tu t’es dit : « Oh bordel, quel dĂ©butant », ce serait quoi ?

Clairement la French Divide 2017. C’était ma premiĂšre course de bikepacking, j’avais 2000 km dans les jambes depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. Je fais mon premier 200 un mois avant qui se termine en grosse fringale. Changement de roue avant et de systĂšme Ă©lectrique une semaine avant de partir. Lors des deux nuits d’essais de mon bivy, je prends la pluie. Le premier jour, je casse la fermeture de ma sacoche de cadre en prenant ma veste de pluie dedans, elle se craque au passage. Quelques kilomĂštres plus loin, je dois dĂ©monter mon boĂźtier de pĂ©dalier sur le bord de la route, il me restait 2080 km. Je termine avec 4 tendinites du fait d’un ratio beaucoup trop gros, mais des souvenirs inoubliables partagĂ©s entre sentiment de libertĂ© et galĂšres. Je ne revivrai jamais une telle expĂ©rience.

Peux-tu nous dire qu’elle est le meilleur conseil qu’on t’a donnĂ© quand tu commençais ? Et qu’elle est celui que tu aurais vraiment voulu avoir, mais qui n’est arrivĂ© que trop tard
.

C’est Samuel Becuwe, bikepacker qui organise la French Divide, qui m’a donnĂ© les meilleurs conseils quand j’ai commencĂ©. Il y en a pas mal, mais je retiens surtout « Si c’est au cas oĂč, c’est en trop Â» qui t’aide pour faire tes sacoches et le fameux « En cas de problĂšme, dĂ©merdez-vous Â».
Ce que j’aurais voulu qu’on me dise, c’est que le singlespeed a des grandes vertus, c’est un retour Ă  des choses simples, mais avec de grandes capacitĂ©s. J’ai dĂ©couvert une autre vision du vĂ©lo longue distance avec le singlespeed, avec un ratio adaptĂ© au parcours ça passe assez bien partout et surtout cela permet de plus se focaliser sur soi et d’ĂȘtre plus Ă  l’écoute de son corps, je me fatigue moins et je profite plus sur la selle, en danseuse et Ă  pied.

Et pour finir, c’est quoi le programme pour toi ? Une course, un social ride ou une aventure en solitaire ?

Pour 2023, il y a la reconnaissance des nouveaux parcours et l’organisation du North Trail, l’Ankou Cross (comme la GOGO HELLCROSS, mais en Bretagne), je suis inscrit sur la Cap ou pas Cap pour aller dĂ©couvrir le Cotentin dĂ©but mai. Ensuite, il y a pas mal de choses qui m’intĂ©ressent, mais rien de bien dĂ©fini comme l’Islande, les pays de l’Est, le 1000 du Sud, le Maroc, plus trop de grosses courses organisĂ©es, j’y prĂ©fĂšre les petits Ă©vĂ©nements et les traces libres. Comme je suis indĂ©pendant, je peux vite m’adapter, je verrais en fonction de mes envies.

VĂ©ritable "Outdoor Enthusiast" comme ils disent si bien. đŸ“·Photographe et passionnĂ© de micro-aventure, je dĂ©couvre avec bonheur sur le tard le bikepacking et le monde du Gravel. đŸšŽđŸ»â€â™‚ïž

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