Premier constat d’un Rookies !
On m’a toujours dit que le plus dur est de commencer, que la suite n’est qu’une descente le vent dans le dos, poussé par la passion, l’envie et la motivation. Très juste. Toutes les sorties sont de nouvelles leçons supplémentaires et être un « Rookies » est véritablement une bénédiction. Il y a tout à découvrir, tout à apprendre, tout à faire.
“Le vélo c’est cool car tu as juste à sortir, monter en selle et commencer à pédaler… Tu n’as besoin de rien d’autres”
Michel
FAUX ! Je me revois sur la côte de Rueil-Malmaison suant toute l’eau de mon corps et serrant les fesses sur le vélo pour ne pas tomber dans les pommes. Le vélo est d’une part un sport accessible ( il te faut un vélo quoi… ) mais également un sport qui te montre très rapidement l’importance d’une hygiène, d’entraînements et d’honnêteté avec toi-même. Pas évident de voir les choses sous cet angle quand on se retrouve en selle. Sur le papier je me voyais peut-être ( quasi-sûr ) en train de rigoler avec des potes dans des cols des Pyrénées, en train de faire quelques photos… #blaireau.
Si on regarde les choses avec du recul, mon entrée dans le vélo s’est faite par un Flat White Moccha chez Steel Cycling Coffee, un abonnement à FarRide et des “Ajouter aux Favoris” de quelques sites sur le bikepacking. Rapha et Pas Normal Studio sont devenus mes équivalents d’un Gucci pour rouler et pour finir j’ai reçu avec joie mon Wahoo ELEMNT Bolt pour me donner l’impression d’analyser toutes mes performances… Mon compte Strava était à jour, ma photo de profil me présentait sous mon côté “Outdoor/Photographe” et j’avais déjà rejoint les “clubs” à la mode puis emmagasiné pas mal de tracés pour mes futures sorties. Bref, l’élève modèle du cyclisme 2.0.
Puis est arrivé le test ultime, le passage de Instagram à la réalité… Une Boucle sur l’Ouest parisien de 90km avec un dénivelé positif estimé à 1200m… (pas grand chose pour un cycliste mais une montagne pour un mec qui monte pour la première fois sur un vélo sans avoir fait de sport depuis sa majorité ).
• NE TE VOIS PAS TROP GRAND.
Le dénivelé c’est comme ta première cuite. Tu seras facilement bourré après deux ou trois bière donc rien ne sert de vouloir acheter 3 pack. Pour maîtriser le sujet, il faut y aller progressivement et remplir sa gourde de courage. On commence par du 500mD+ puis on passe sur du 700, du 1000 et ainsi de suite jusqu’à décrocher un Ventoux sans les mains. Bien évidemment rien de tout cela ne se fait en un jour, il va falloir s’armer de patience et de volonté pour y arriver. Personnellement, je suis qu’au tout début de la chaîne alimentaire… Alors merci à tous ceux qui me disent qu’il faut que je persiste, à tous ces Vélib’ électriques qui me doublent avec un petit rire coincé, merci à tous les gens dans les bus qui me regardent, amusés, transpirer à grosse gouttes pour me sentir à l’aise quand ça monte…
• FAIRE TOURNER LE COMPTEUR.
J’ai beau cherché partout, le meilleur conseil pour s’améliorer et quitter ce costume de débutant c’est de rouler, d’enchaîner les kilomètres et de remplir son Strava de sorties régulières. C’est en pratiquant qu’on progresse et non pas en regardant des tutos Youtube. Alors il est vrai qu’au départ j’avais du mal à partager mes sorties sur Strava, peur que les gens jugent mes efforts et s’amusent de mon niveau. Mais très vite je me suis dis qu’en réfléchissant comme cela à mon âge, je risquais de passer beaucoup de temps enfermé à ne rien faire. J’ai donc dépassé cette barrière et j’ai assumé pleinement mes activités… Et bien vous ne devinerez JAMAIS ce qu’il s’est produit : Et bien rien. Les gens se moquent presque autant de vos exploits que de vos faiblesses. Bien évidemment vous tomberez toujours sur le “rigolo” de service qui se fera un plaisir de commenter votre allure moyenne, ou bien simplement votre nombres de kilomètres… Ne relevez pas, ne lui donnez pas ce plaisir et roulez pour vous.
• LA PREMIÈRE CREVAISON.
Pour tout débutant, c’est une étape stressante et flippante. À l’inverse, pour tous ceux qui roulent régulièrement, on dirait un arrêt aux Paddock de F1 avec changement de pneu en deux secondes et pas le temps de souffler. Personnellement je n’ai pas encore connu ce drame et je suis encore dans la posture de celui qui se dit “ Putain si ça m’arrive je vais en chier je sens.”. Je me repose entièrement sur le destin et je me dis que c’est en vivant les choses que j’apprendrais… Bon bien évidemment je suis convaincu que je risque de passer des heures sur ma roue pour localiser l’intrus, le retirer et réparer mais bon… Et puis il y a ce débat “Tubeless ou non ?”, mais ça, je le laisse aux puristes.
• BURGER-FRITES AVANT LE DÉPART
Peu importe le sport, il y a cette règle à la con : Faire attention à ce que l’on mange. Dans le fond je suis complètement d’accord mais je suis aussi si facilement motivé quand des potes m’appellent la veille d’une sortie pour me faire un resto’ sale ou bien pour enchaîner les pintes dans les bars du coin. Sur le moment c’est évident que l’on ne se dit pas qu’on va vite regretter ce pas de côté mais une fois sur le vélo, c’est tout un monde qui s’abat sur nous. Transpiration, souffle court, cardio au rabais… J’ai l’impression que chaque kilomètres est un hurlement du supplément bacon que j’ai mis dans mon burger la veille.
La bière doit arriver comme un point final à la sortie du jour ou du weekend, un accomplissement et un rafraîchissement pour avoir fourni un effort intense… Bref, créé l’excuse sportive pour boire votre mousse. Je tiens juste à vous signaler qu’au moment où je termine cet article, je n’ai toujours pas réglé ce problème… Burp.
• LE VÉLO EN SHORT CLASSIQUE… PLUS JAMAIS.
Alors ça je l’ai simplement vécu lors de ma première sortie entre Paris et Versailles. Pour m’initier à ce sport, mon ami Yann m’a proposé d’aller boire un café là-bas.. Une sortie hyper sympa de 50 kilomètres à rouler au calme… Malheureusement, mon short de foot qui me servait d’équipement de cycliste n’a rien pu faire face à la réalité de ce sport. Je suis rentré chez moi avec une boule de pétanque entre les jambes et l’impression de ne plus pouvoir m’asseoir pendant 2 ans. Je préfère parler franchement et vous dire les choses car il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de cette petite mousse entre les cuisses qui vient soulager son fessier de la dureté de la route. Alors oui, je suis très vite retourné dans les magasins de vélos et j’ai compris pourquoi l’achat d’une tenue adaptée pouvait tout changer. Bon, bien évidemment j’ai tenté de contourner le problème en allant choper des pièces sur Aliexpress ( le temple du fake ), mais porter une contrefaçon ne résout en aucun cas les problèmes cités plus haut… Pire encore, cela en déclenche d’autres qui m’ont value quelques moqueries et de bonnes barres de rire.
Voilà donc pour mes premiers constats…
Une mise en bouche de ce qui m’attends et des progrès qu’il me reste à faire. Mais c’est en roulant que l’on apprend, alors je suis plus que jamais motivé à bouffer du kilomètre.