đŸšŽđŸ»â€â™€ïž Portrait : @LittleMissPedals

Ma saison de vĂ©lo va bientĂŽt commencer et je regarde dĂ©jĂ  les diffĂ©rents trips et aventures que je vais pouvoir programmer et partager avec vous. Dans cette recherche, je retombe sur un profil instagram qui m’a toujours intĂ©ressĂ©, celui de Tiphaine Muller a.k.a Little Miss Pedals.

Le goĂ»t de l’aventure s’active immĂ©diatement dans mes veines et je ne perds pas une minute pour la contacter et savoir si elle serait intĂ©ressĂ©e pour rĂ©pondre Ă  mes questions. Quelques mois plus tard (et ce dĂ©lai est entiĂšrement de ma faute ahaha) voilĂ  les rĂ©ponses, des instants de vies de cette exploratrice, amoureuse du voyage Ă  vĂ©lo qui va rapidement vous donner envie de monter en selle.

Hello Tiphaine, un grand merci de prendre le temps de rĂ©pondre Ă  nos questions. Tout d’abord, oĂč est-ce que tu es en ce moment ?

Je viens d’emmĂ©nager trĂšs rĂ©cemment Ă  40 minutes au sud de Toulouse, en Haute-Garonne, pour me poser un peu entre deux voyages. Et si je veux ĂȘtre tout Ă  fait prĂ©cise, Ă  l’heure oĂč j’écris ces lignes, je suis dans une petite ville des Alpes oĂč j’ai passĂ© pas mal de temps, notamment Ă  mon retour d’Alaska, et je loge actuellement dans la colocation d’Ashley et Quentin (@enselle.voyage) dont vous aviez fait le portrait en 2020. Si le monde est parfois petit, celui des voyageurs Ă  vĂ©lo l’est encore plus !  

BiberonnĂ©e au voyage et Ă  l’aventure, on peut clairement dire que tes parents t’ont refilĂ© le virus non ?

C’est tout Ă  fait vrai que j’ai grandi dans une famille de voyageurs, mais par contre on voyageait en backpack. D’ailleurs on dit souvent qu’il y a deux catĂ©gories de voyageurs Ă  vĂ©lo, les cyclistes qui voyagent, et les voyageurs qui pĂ©dalent, et je suis clairement dans le deuxiĂšme panier ! Mes parents m’ont emmenĂ©e avec mon frĂšre aux quatre coins du monde, dans des voyages trĂšs peu organisĂ©s, avec un confort trĂšs minime, donc pas de doute que ce soit eux qui m’aient transmis ce virus de l’aventure, dont je n’essaie pas de guĂ©rir d’ailleurs. J’y ai appris les bases du voyage, la dĂ©brouillardise, l’adaptabilitĂ©, l’ouverture d’esprit, la persĂ©vĂ©rance et c’est clairement grĂące Ă  eux si je suis tant Ă  l’aise pour partir Ă  l’aventure.

Et puis tu as grandi et il Ă©tait temps pour toi de partir en solo. Comment as-tu choisi ton premier itinĂ©raire et qu’est-ce qui t’a motivĂ© Ă  partir ?

Mon tout premier voyage Ă  vĂ©lo Ă©tait en Australie. J’y Ă©tais partie pendant un an aprĂšs mes Ă©tudes, en Visa Vacances Travail, comme beaucoup de jeunes français, et je n’avais absolument aucun projet d’y voyager Ă  vĂ©lo. J’ai travaillĂ© quelques mois Ă  Melbourne, et je suis tombĂ©e sur le post d’un gars sur les rĂ©seaux sociaux qui avait traversĂ© l’Australie en vĂ©lo. C’est la toute premiĂšre fois que j’entendais parler de cette façon de voyager. J’ai trouvĂ© ça complĂštement fou, et en mĂȘme temps, sans le savoir, c’était exactement ce que j’avais envie de faire. Sortir des sentiers battus, ne pas parcourir l’Australie en van comme la plupart des voyageurs, vivre une aventure. Sur le papier, tout m’attirait ! Et je n’ai pas Ă©tĂ© déçue. J’ai pĂ©dalĂ© de Perth Ă  Esperance par la cĂŽte (Western Australia) et malgrĂ© des paysages monotones qui auraient ennuyĂ© certains, j’ai Ă©tĂ© totalement conquise. Cela a Ă©tĂ© une vĂ©ritable rĂ©vĂ©lation, un sentiment de libertĂ© extraordinaire et une telle fiertĂ© de parcourir ces kilomĂštres Ă  la force de mes jambes. À partir de lĂ , je ne savais plus comment voyager autrement qu’à vĂ©lo !  

Depuis, tu as enchaĂźnĂ© avec d’autres aventures tout aussi incroyables. Peux-tu nous dire comment on planifie ce genre de voyage Ă  travers le monde ?

Je pense que ma grande particularitĂ© c’est justement de ne pas tellement planifier, mes voyages sont trĂšs improvisĂ©s. RentrĂ©e en Europe aprĂšs mon annĂ©e en Australie, je savais que je voulais continuer Ă  voyager Ă  vĂ©lo. En Ă©tant allĂ©e Ă  l’autre bout du monde, je me suis rendue compte que je connaissais finalement trĂšs peu ce qu’il y avait autour de moi et j’avais envie de dĂ©couvrir l’Europe. Je me suis posĂ©e quelque mois pour bosser et renflouer les caisses, et 6 mois plus tard j’étais Ă  nouveau sur un vĂ©lo ! Je me suis d’abord fixĂ© un “petit objectif”, Ă  savoir Stockholm Ă  2000 kilomĂštres. Pourquoi Stockholm ? Je suis partie en juin et je ne voulais pas souffrir de la chaleur pendant l’étĂ©, et surtout les pays scandinaves m’attiraient beaucoup de part leur cĂŽtĂ© trĂšs nature. De lĂ , j’ai visĂ© Helsinki, puis la GrĂšce pour redescendre au Sud et regagner en chaleur. Chemin faisant, je me suis retrouvĂ©e 14 mois plus tard Ă  finir mon voyage en Namibie
 Tout le voyage s’est construit au fur et Ă  mesure, en fonction de mes envies bien sĂ»r mais aussi en fonction des saisons parce que mon Ă©quipement Ă©tait trĂšs basique et que je ne pouvais pas affronter un hiver europĂ©en. Étapes par Ă©tapes donc, sans se mettre de pression. 

J’ai vu sur ton site, une planification financiĂšre trĂšs prĂ©cise. Tu as rĂ©ussi Ă  tenir ton plan ou bien il y a eu une tournĂ©e dans un bistro qui t’a foutu dans le rouge ? 😄

Les chiffres sur le site internet sont surtout le rĂ©sultat de nos dĂ©penses durant le voyage mais pas vraiment une planification en amont, et c’est surtout Martin, avec qui j’ai beaucoup voyagĂ© (nous y reviendrons un peu plus bas), qui est fĂ©ru de toutes ces statistiques, que je trouve finalement intĂ©ressantes mais que je n’aurais pas pris la peine d’établir moi-mĂȘme. D’ailleurs, je n’ai pas de chiffres prĂ©cis pour mon voyage solo en Europe. Perso, j’ai un grand problĂšme avec le fait de dĂ©penser de l’argent, j’ai horreur de ça, donc ça me pousse Ă  me faire davantage plaisir en voyant que l’on dĂ©pense si peu. Il y a juste une fois oĂč au Mexique je me suis faite un peu avoir en commandant une salade qui n’était pas sur la carte sans demander le prix avant, et le serveur m’a clairement roulĂ©e en me la facturant l’équivalent de 7 euros ! (Ce qui est Ă©norme comparĂ© aux prix du pays, mais c’est Ă  relativiser
 Je m’en suis remise, mais je m’en souviens encore. Heureusement que la salade Ă©tait dĂ©licieuse !)

À peine couchĂ©s, qu’un bruit a surgit, tel un lion. Finalement, nous avons dĂ©couvert trois Ă©lĂ©phants autour de notre tente, en plein festin.

Partir aussi longtemps, c’est la garantie de faire des rencontres folles et de vivre des moments uniques. Peux-tu nous parler d’une anecdote intĂ©ressante ou amusante ?

C’est vrai que le voyage est riche de rencontres, que ce soit avec des gens ou des animaux. Au Botswana, il y a ce qu’on appelle l’ »Elephant Highway”, une route qui borde le parc national de Chobe et qui porte son nom pour une bonne raison. Chaque jour, on y voyait des Ă©lĂ©phants au bord de la route, et chaque soir il nous fallait trouver un endroit protĂ©gĂ© pour camper. Nous avons pris toutes les prĂ©cautions nĂ©cessaires, jusqu’à ce que la route change de direction et que nous bifurquions vers l’ouest. Pris par le coucher du soleil, et n’étant plus sur cette fameuse route des Ă©lĂ©phants, nous avons montĂ© la tente dans la brousse pour la nuit. À peine couchĂ©s, qu’un bruit a surgit, tel un lion. Finalement, nous avons dĂ©couvert trois Ă©lĂ©phants autour de notre tente, en plein festin. J’ai priĂ© fort qu’ils ne marchent pas accidentellement sur notre campement et si j’écris ces lignes aujourd’hui c’est que ça n’a, heureusement, pas Ă©tĂ© le cas. Et c’est quand mĂȘme assez incroyable aujourd’hui de pouvoir dire que j’ai campĂ© au milieu des Ă©lĂ©phants !   

Et Ă  l’inverse, s’il y avait un moment oĂč tu t’es dit que tu serais mieux chez toi ce serait quand ?

Mon pire moment de voyage Ă©tait sĂ»rement en Tanzanie. Nous Ă©tions sur un chemin de terre trĂšs sauvage, sans habitations, au milieu du pays quand des mouches sont venues nous embĂȘter, elles arrivaient Ă  nous suivre malgrĂ© la vitesse du vĂ©lo. Malheureusement ce n’était pas de simples mouches mais des sortes de taons agressifs qui font extrĂȘmement mal et qui arrivent Ă  piquer Ă  travers les vĂȘtements. Nous avons dĂ» enfiler nos vestes de pluie par 30 °C pour nous protĂ©ger au moins un minimum. Nous avions chacun sur nous une trentaine de ces mouches, qui nous ont suivis pendant quelques heures et nous faisant vivre un vĂ©ritable enfer. À un moment, je me suis mĂȘme demandĂ©e si je pouvais mourir d’épuisement Ă  cause de ces mouches, entre le stress, la chaleur, l’impossibilitĂ© de boire de l’eau
Plus tard, nous apprendrons que c’était des mouches tsĂ©-tsĂ©, un vrai flĂ©au en Afrique. Je ne crois pas dĂ©jĂ  avoir vĂ©cu un moment aussi horrible !

Tu as roulé en Europe, en Afrique, aux USA
 Comment on gÚre les défis physiques et mentaux du voyage, en particulier les longues distances et les conditions climatiques difficiles ?

Je ne dirais pas que mes voyages sont des dĂ©fis physiques, j’y suis allĂ©e progressivement et mon corps s’est habituĂ©, je n’ai pas l’impression d’avoir trop tirĂ©, Ă  part dans le nord du Canada oĂč on parcourait parfois 160 km par jour. Tout est dans le mental et si on est motivé·e, il n’y a pas de raison de ne pas y arriver. Il y a parfois des coups de mou, comme dans la vie de tous les jours, mais si la motivation de voyager est forte, elle se suffit Ă  elle-mĂȘme. Et puis comme on dit il n’y a pas de mauvaise mĂ©tĂ©o mais que des mauvais Ă©quipements ! Une chose qu’on apprend en voyage, parfois Ă  la dure. Et c’est souvent dans les pires moments qu’on trouve le meilleur de nous-mĂȘme et qu’on fait les plus belles rencontres. Il y a en somme toujours quelque chose qui vient nous rappeler pourquoi on voyage.

Je prĂ©sume que c’est aussi un moyen d’en apprendre plus sur soi-mĂȘme non ?

Évidemment, le voyage, surtout le voyage lent, invite Ă  l’introspection. J’aime beaucoup les moments Ă  vĂ©lo, surtout sur des routes dĂ©sertiques ou inhabitĂ©es, oĂč mon esprit peut s’évader. J’adore quand il n’y a aucune sollicitation, pas de bruits, pas de publicitĂ©s, personne, et que je suis seule sur mon vĂ©lo, dans la nature. C’est tellement rare dans la vie de tous les jours d’ĂȘtre simplement avec soi-mĂȘme. On apprend rĂ©ellement qui on est. Les galĂšres de voyage nous montrent ce dont on est capable, comment on rĂ©agit Ă  telle ou telle situation, ce qui nous motive, ce qui nous fait peur, ce qu’on dĂ©teste.

Tu remercies souvent dans tes posts les gens rencontrĂ©s sur la route, je crois que c’est une des choses qui me donne le plus envie de partir aussi
 Tu as eu des expĂ©riences mĂ©morables avec des locaux ?

Il y en a des dizaines des rencontres mĂ©morables, et c’est ça qui est si extraordinaire en voyage. Une de mes rencontres les plus marquantes, c’était dans le Sahara, alors qu’on cherchait un endroit oĂč dormir par un jour de grand vent (le quotidien dans le dĂ©sert
). Un garde-cĂŽtier nous propose de dormir dans une cabane de pĂȘcheurs, qui sont partis pour quelques jours. Nous nous y installons Martin et moi, le garde-cĂŽtier reparti dans sa hutte. À peine une heure plus tard, les pĂȘcheurs qui devaient ĂȘtre absents pour la nuit rentrent chez eux, et nous trouvent ici, Ă  squatter, sans avoir eu au prĂ©alable leur permission. Nous sommes trĂšs gĂȘnĂ©s de s’ĂȘtre introduits chez eux mais ils nous saluent avec un grand sourire, nous offrent le thĂ©, ils nous proposent mĂȘme d’aller dormir ailleurs. Il n’y avait pas d’électricitĂ© dans la cabane mais ils nous demandent si nous avons besoin de charger notre tĂ©lĂ©phone avec leur voiture. Au petit matin, ils nous remercieront d’ĂȘtre venus, et nous offriront le petit dĂ©jeuner. Le monde Ă  l’envers ! Une belle leçon d’hospitalitĂ©, que je ne suis pas prĂȘte d’oublier.  

Ça me fait halluciner de voir que beaucoup de femmes hĂ©sitent Ă  partir Ă  l’aventure en solo par peur
 Est-ce que tu as rencontrĂ© des difficultĂ©s en voyageant seule Ă  vĂ©lo Ă  travers le monde ? Et quel serait le conseil Ă  leur donner ?

Je peux tout Ă  fait comprendre ces femmes, il y a encore peu de femmes qui voyagent seules Ă  vĂ©lo. MĂȘme s’il y en a de plus en plus, on est largement sous-reprĂ©sentĂ©es. Quand je suis partie pour mon tour d’Europe Ă  vĂ©lo en solo, je ne m’étais pas rendue compte que j’étais une femme qui voyageait seule, mais c’est parce qu’on me l’a rabĂąchĂ© Ă  longueur de journĂ©es que j’en ai pris conscience. Tant qu’elle ne m’avait pas Ă©tĂ© pointĂ©e du doigt, je ne voyais pas la diffĂ©rence entre un voyage solo pour un homme ou pour une femme, mais on y est obligatoirement confronté·e de par les rĂ©actions des gens.

Je pense qu’il y a des moments oĂč c’est plus facile d’ĂȘtre une femme, parce que les gens ont tendance Ă  vouloir te protĂ©ger, t’aider, tu ne reprĂ©sentes pas une menace pour eux. Quand je demandais Ă  camper dans le jardin d’habitants, je pense que j’ai eu beaucoup de rĂ©ponses positives grĂące au simple fait que j’étais une femme seule. À cĂŽtĂ© de ça, il y a des moments oĂč on est beaucoup plus vulnĂ©rables car la domination masculine est encore prĂ©sente partout. Que ce soit en voyage ou non, nous vivons dans une sociĂ©tĂ© largement patriarcale. À mon avis, il faut en avoir conscience mais ne pas s’arrĂȘter Ă  cela et prendre quelques prĂ©cautions. Souvent, le bon sens et l’intuition suffisent Ă  ne pas se retrouver dans des situations Ă  risque.  

Venons-en au livre que tu as Ă©crit “Little Miss Pedals”. Tu peux nous dire de quoi il s’agit et surtout ce qui t’a motivĂ© Ă  Ă©crire ?

J’ai Ă©crit ce livre Ă  mon retour de mon grand voyage Ă  vĂ©lo de 14 mois en Europe et en Afrique. Pendant mon voyage, et mĂȘme aprĂšs, on m’a souvent dit “tu dois avoir tellement d’histoires Ă  raconter, tu devrais Ă©crire un livre”. Ces gens ont plantĂ© une graine dans mon cerveau, et une fois rentrĂ©e elle avait bien germĂ©. Pour moi, ça a Ă©tĂ© une expĂ©rience essentielle, une vĂ©ritable thĂ©rapie car le retour aprĂšs un si long voyage n’a pas Ă©tĂ© facile. Écrire sur ce pĂ©riple, ça a Ă©tĂ© une transition essentielle entre la vie d’aventures sur la route et la vie plus sĂ©dentaire. C’est une belle façon de continuer Ă  faire vivre le voyage, de le digĂ©rer et de le partager. L’expĂ©rience a Ă©tĂ© tellement enrichissante que j’écris Ă  prĂ©sent un deuxiĂšme livre sur mon deuxiĂšme grand pĂ©riple Ă  vĂ©lo aprĂšs le covid, en Europe et AmĂ©rique.   

Tu sais qu’on parle à des Rookies, et voici le moment de nos traditionnelles questions : 
Il y a un moment ou une erreur oĂč tu t’es dit “Bordel, quel Rookie
” ?

Je suis partie pour mon voyage solo en Europe sans aucune compĂ©tence mĂ©canique. En Australie, je n’avais eu ni crevaison ni problĂšme relatif au vĂ©lo. Lorsque j’ai eu ma premiĂšre crevaison, au Danemark, je me suis rendue compte qu’il fallait une clĂ© Ă  molette pour enlever la roue de mon vĂ©lo, le systĂšme ne permettant pas de l’enlever simplement Ă  la main. Quelle surprise ! Impossible donc de dĂ©monter la roue. J’ai essayĂ© tant bien que mal de rĂ©parer la crevaison avec la roue montĂ©e sur le vĂ©lo, mais en vain bien sĂ»r
 Je ne pense pas qu’il y ait plus Rookie que moi au dĂ©but de mon voyage ! 

Quel est le conseil que tu as reçu et qui t’a le plus servi ?

De ne pas Ă©couter les gens. C’est Ă  relativiser bien sĂ»r, mais la plupart des gens te transmettent leurs propres peurs et angoisses, souvent infondĂ©es et irrationnelles. Si j’avais Ă©coutĂ© les gens qui me disaient tous que l’Afrique c’est dangereux, qu’il faut faire attention dans tel ou tel pays, je ne serais jamais sortie de chez moi, et je n’aurais jamais fait ces voyages exceptionnels ! C’est parfois difficile, d’aller Ă  contre-courant, de pĂ©daler certains endroits malgrĂ© les mises en garde, mais elles viennent souvent de personnes qui ne connaissent mĂȘme pas le pays, ou qui n’y ont pas voyagĂ© Ă  vĂ©lo. J’écoute beaucoup plus les conseils des cyclistes que des autres personnes, et je pense que c’est essentiel. Un voyage, ou mĂȘme un pays, n’est pas du tout le mĂȘme lorsqu’il est explorĂ© Ă  vĂ©lo et souvent les recommandations des gens ne sont pas appropriĂ©es. 

Et Ă  l’inverse, quel est le truc que tu as dĂ©couvert tard et que tu aurais adorĂ© connaĂźtre dĂšs le dĂ©part ?

Que la route, par contre, c’est dangereux. On parle toujours de sĂ©curitĂ© en pensant Ă  la malveillance des gens, on est rarement mis en garde sur la dangerositĂ© de la route. À vĂ©lo, on est trĂšs exposĂ©s et certaines routes passantes sur lesquelles on est amené·es Ă  pĂ©daler sont presque suicidaires. Si j’avais su, j’aurais davantage planifiĂ© mon itinĂ©raire pour emprunter essentiellement des routes secondaires et non pas craindre pour ma vie Ă  chaque camion qui te frĂŽle !

Pour revenir sur tes aventures, tu ne roules plus en solo maintenant si on a bien compris ?

Il n’y a en effet qu’en Australie et en Europe que j’ai roulĂ© solo. En Afrique et en AmĂ©rique, j’ai partagĂ© la route avec Martin, mon compagnon de l’époque. On a fait un bon bout de route ensemble, que ce soit en voyage ou dans la vie, pendant 5 ans mais comme tout, rien n’est figĂ©, tout Ă©volue, et nos chemins se sont sĂ©parĂ©s rĂ©cemment. Mais qu’on se rassure, si vous avez bien compris, ĂȘtre seule ne m’empĂȘche pas de voyager


Quels sont les plans pour 2023 et pour la suite ?

Revenue en aoĂ»t 2022 d’Alaska aprĂšs un an et demi de voyage, l’annĂ©e 2023 se passera en France, histoire de me poser un peu, de terminer la rĂ©daction de mon deuxiĂšme livre et de participer Ă  des festivals de voyage. Le temps aussi de penser au prochain pĂ©riple. Le monde est grand mais il n’y a pas un nombre incalculable de continents et au final il n’y en a qu’un que je n’ai pas rĂ©ussi Ă  atteindre, Ă  cause de l’épidĂ©mie du covid. Il y a moyen que je retente l’expĂ©rience


VĂ©ritable "Outdoor Enthusiast" comme ils disent si bien. đŸ“·Photographe et passionnĂ© de micro-aventure, je dĂ©couvre avec bonheur sur le tard le bikepacking et le monde du Gravel. đŸšŽđŸ»â€â™‚ïž

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