⛰️ Mont Ventous.tes 23

📷 : @lesrookies & @gromince

2023 sonnera comme une année importante pour nous Les Rookies. Cette deuxième édition du Mont-Ventous.tes était une véritable volonté d’en faire un évènement structuré pour vraiment mobiliser notre belle communauté, et mettre le sujet de la place des femmes dans le cyclisme là où il devrait être. Alors, on a sorti nos trousses et nos plus beaux cahiers, et comme des élèves modèles on a (essayé) de faire les choses bien.

Et vous nous avez pas déçu : quatre heures après l’ouverture des inscriptions, on ferme la valve, car les compteurs affichent complet. Derrière, on se surprend à voir une liste d’attente dépasser la centaine de personnes. Alors avant de vous raconter le week-end, on voulait sincèrement vous remercier pour votre soutien, votre motivation et tous les superbes messages que nous avons reçu. Les Rookies sont dans le SAS. 💛

Soleil & Jupiler

Orange > Avignon Centre > Bédoin. La ride de cette première journée sent bon les cigales et le coup de soleil. Malheureusement, la météo à décidé de faire un backflip sur la France histoire de booster la mélanine des gens habitants dans le Nord et de lâcher un gros “Cheh” sur les sudistes. À commencer par nous.

Pas grave, on roule entre les gouttes et je n’arrête pas de dire à Yann qu’en Bretagne, on considère que s’il pleut sur sa tête, c’est qu’on n’est pas à la buvette. Le coup de pédale est plus intense et on fonce vers Avignon pour rejoindre quelques rideuses. La bande au complet, on roule vers Bédoin, ville du Vaucluse de 3000 habitants qui pourrait facilement être comparé à Disneyland tant l’entièreté des gens présents dans le bourg sont là pour manger vélo, parler vélo, et comparer les photos prises au sommet du Ventoux.

Notre camp de base pour le week-end est le Pista Café, un havre de paix pour cyclistes au pied du Ventoux. Le lieu a joliment évolué avec les travaux de l’année dernière : il transpire le bien-être, le confort et la sympathie grâce à ses propriétaires et hosts Vicky (a.k.a Kiki) et J.S. Durant tout le séjour, ils nous régaleront par leur accueil et par la qualité du service (je ne me suis toujours pas remis du Croq’ Veggie…).

Depuis ma sortie du train, je passe mon temps à scroller la page météo de l’entièreté des applications sur l’appstore. Mon cœur sautille quand une app me parle d’éclaircies, mais il se calme rapidos quand une autre m’indique de la pluie. Pluie ou soleil ? Vent ou nuage ? Ketchup ou Mayo ? Jupiler ou Leffe ? Merde… Je dérive, mais c’est un peu à l’image de mon week-end. À peine ai-je le temps de soupirer que me voilà à siroter la mousse fraîche de ce doux breuvage sur la terrasse bordélique du bar PMU du village. Ici, on se frotte aux locaux, on gratte un banco en hurlant un accent du sud. Le terroir, putain.

Demain, c’est table-ronde. Tout le monde se retrouve au Pista pour se rencontrer et échanger, débattre, imaginer et se projeter sur un monde où les sexes et les genres ne devraient pas avoir d’importance…

Ride pour tous-tes, tous-tes pour Ride

Pendant que nous retrouvons Céline, fondatrice de Wilma, avec qui nous avons co-organisé cet événement au Pista Café, on croise la plupart des participants en partance pour un premier Ventoux « d’échauffement ». Marie, Jeanne, et Sophie se lancent sur les chemins gravel du Ventoux pour la première fois, suivies par Salomé, Camille et Clément. Tandis que d’autres s’élancent sur le bitume. Charbon Cycling assume sa réputation et décide de partir vers le col de la Madeleine en tapant la bise aux cavistes du coin. Tout le monde enclenche les GPS et nous voilà seuls au Pista pour mettre en place les échanges qui auront lieu l’après-midi.

16h, une quarantaine de personnes prennent place dans la salle, se ressemblant autour des intervenantes de tous niveaux et de toutes pratiques. Pro, ultra, extra… Peu importe, sept cyclistes avec sept histoires, visions et approches différentes. Mais une seule bonne raison de la partager : faire changer les mentalités. On met en lumière les bons comportements, on regrette ceux qui nous ramènent dans le passé. La table-ronde prend tout son sens quand les questions ponctuent les discours : nous ne sommes plus devant un talk, mais dans un échange. Une heure et demi à imaginer comment changer le monde et comment développer une approche du cyclisme plus bienveillante, plus inspirante, plus inclusive.

Encore une fois, un grand merci à Céline de Wilma d’avoir animé le débat et à Alizée, Élise, Salomé, Marie, Les Rayonnantes et Sophie pour cette très belle prise de parole. Et merci à toute l’audience présente pour sa curiosité et son implication dans ces débats fascinants. Entendre certaines d’entre vous en ressortir plus motivées et plus confiantes a véritablement été notre plus belle récompense.

Comme une fin de colonie

Samedi, 8:00. Le réveil n’a pas besoin de sonner, car Flavien anime les festivités dans la chambre depuis une heure. C’est aujourd’hui qu’on enfile nos gros mollets pour aller se taper le dos en haut du Ventoux. Comme l’année passée, il y a un petit goût d’excitation mêlée au stress qui reste dans le fond de ma gorge. Gobert et Slordel sortent leurs vélos cargos pour se rendre la montée plus difficile (et la descente plus drôle) pendant que j’ajuste mon cuissard en donnant l’impression d’être serein.

La surprise en arrivant chez Pista Café est grande. 60 personnes, 60 cyclistes, 60 “Rookies”, le temps d’une journée. Je vous laisse imaginer le peloton sur la route et la joie dans nos cœurs. On démarre tranquillement en papotant telle une énorme sortie de classe, le sourire ancré sur le visage. Puis, à ce “fameux” virage qui marque le début de la montée, on se dit tous-tes au revoir. Le peloton se dissipe naturellement en petits groupes qui se suivront jusqu’au sommet. Chaque groupe à son rythme, chaque groupe dans la détente et la légèreté. Yann intègre par hasard le groupe des solides, pendant que moi, je me laisse porter par le Grupetto qu’on aura volontairement rebaptisé le “Gropetto” pour l’occasion. L’ambiance, dictée par le Charbon Cycling Club, est clairement à la bonne humeur, surtout quand on voit que les gourdes de certains ont laissé place à de la Suze. À la vôtre ! 🥂

Le Chalet Reynard pointe le bout de son nez, la tape sur le dos pour se congratuler sous le panneau du Mont Ventoux aussi. On ne s’attarde pas en haut, ça caille. La redescente se fait par les Gorges de la Nesque, sous une légère pluie, mais rien qui n’enlève le sourire aux babines de tous-tes les participant-es. Bravo à vous tous-tes, vous avez gravi une légende.

Le week-end se termine comme une colonie à l’âge de 14 ans avec beaucoup de rires, beaucoup d’anecdotes de la soirée de clôture, beaucoup de “tu te souviens quand… ”, et surtout le pincement au ventre au moment de tous-tes se dire au revoir. N’est-ce pas là le signe d’un événement réussi, quand les plus Rookies roulent dans la roue des plus expérimentés, quand tous-tes trinquent et finissent par planifier des idées d’aventures ensemble ? En tout cas, Yann et moi-même repartons en train pour Paris avec des étoiles dans les yeux (et une odeur de chevreuil mort dû aux 4 jours avec le même cuissard 🤢).

Et l’année prochaine ?

Nous sommes convaincus, par vos messages et vos encouragements, que l’année prochaine peut être un succès identique à cette année. Nous sommes déjà sur-excités à l’idée de réfléchir à la suite, à comment faire de cette troisième édition un moment encore plus fou, encore plus intense. Pour la cause, pour le plaisir, pour le vélo. 💛

Merci à tous-tes, et à très bientôt pour le prochain Mont Ventous-tes.