🎙️FFL & Virage Pinot…

C’est quand même bien foutu l’algorithme Instagram. Les températures chutent, la pluie frappe ma fenêtre et je ressors mon vieux pyjama H&M David Beckham qui, une fois que je le porte, ne me fait plus ressembler à Peter Griffin, mais à la star anglaise… Bref, j’ai froid et je regarde mon Instagram en espérant voir des vidéos ensoleillées quand un nouveau contenu du virage Pinot refait surface.

Une piqûre de rappel de ce mois de juillet incroyable, à regarder les coureurs s’envoyer sur les routes du Tour. Surtout, des adieux héroïques à Thibaut Pinot qui, durant l’intégralité de la grande boucle, aura connu un soutien incroyable, surtout dans ce fameux virage. Là, des centaines et des centaines de fous furieux se sont brisés la voix pour le pousser, le transcender jusqu’à en faire perdre l’équilibre à toute la course. Parmi ces supporters, un logo revenait souvent, celui de la FFL (Fédération Française de la Lose). Ni une, ni deux, je prends mon téléphone et je balance un message via Instagram, car je peux prolonger mon mois de juillet, même si nous sommes en novembre.

Bonjour ! Merci de prendre le temps de répondre à quelques questions. Avant d’en venir à ce fameux 22 juillet, pourriez-vous vous présenter et présenter la FFL ?

La bande est mélangée entre potes d’étude et cousins, tous fans de sport depuis toujours mais trop mauvais pour percer. Du coup on a décidé de se rabattre sur ce qui était à notre niveau : faire des vannes depuis le canapé. 

L’objectif de la FFL est de faire vivre le sport avec un angle décalé,  de dédramatiser et de taquiner. On aime bien casser un peu le côté très corpo et lisse que peut avoir le sport de haut niveau et la communication qui en est faite autour. Ce qu’on aime encore plus, c’est quand les sportifs nous suivent dans ce délire. Pour ça, on crée des vannes, des vidéos et des événements dans lesquels on essaye de prôner ce ton décalé. 

Juillet 2023, le Tour de France se déroule comme il se doit et vous êtes les petits chanceux qui vont jouer les Insiders. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pendant le Tour, on se met en mode “combat”. Si on peut se faire une étape sur place, on la fait. Si on peut pas, on la regarde du début à la fin. Avec la mode des pancartes débiles qu’on a lancée sans faire exprès, maintenant même sur les étapes les plus ennuyeuses on a toujours quelque chose à regarder. Un petit frisson pour trouver le prochain jeu de mot vaseux de notre communauté. Et on adore ça. 

Et vous voilà dans ce fameux virage. Le Virage Pinot. Racontez-nous comment était l’ambiance à votre arrivée et comment s’est passée la journée ?

Je suis arrivé la veille avec des membres du Collectif Ultras Pinot, des amis de Pinot dont Arthur Vichot. On a fait griller des saucisses et des fumigènes pour se mettre dans l’ambiance et chauffer la voix. 

Le lendemain, c’était relativement calme et gérable jusqu’à l’après-déjeuner. En sortant de table de l’auberge, le col entier s’était rempli. Là, on a commencé à suer. On a passé les 2 dernières heures avant l’arrivée de Thibaut à faire les agents de sécurité car on savait qu’au moindre pépin on était mort. Heureusement, tout s’est bien passé !

« C’était une journée où les gens diront j’y étais ». Plus que la déconne et la folie, on sentait l’émotion ?

C’était indescriptible. Le voir arriver premier dans l’endroit qu’on lui avait préparé (on ne savait pas qu’il s’était détaché) c’était un mélange de surprise, de folie, et de “C’EST QUOI CE BORDEL”. Tout ça, partagé par 2000 personnes en temps réel. Fou c’est le mot. On l’oubliera jamais. 

L’hommage à Thibaut était juste fou. On a vu votre récap (et première vidéo Youtube qui dépasse quand même les 120k vues), les reportages des médias, les vidéos sur les réseaux… Avez-vous pu voir ou échanger avec Thibaut Pinot ensuite ?

On a vu Pinot le lendemain devant le bus de la GFC, et on a lancé un grand Chalala avec lui et Madiot. C’était cool, il a arrosé les journalistes de bière et on sentait qu’il aimait ça. 

Ensuite on lui a reparlé quelques fois pour organiser la vente de t-shirts Virage Pinot pour collecter des dons envers l’association de Rudy Molard au Kenya, il était content d’aider. 

Maintenant qu’il élève tranquillement ses chèvres. Comptez-vous quand même retourner sur le Tour ? Quels sont vos plans pour 2024 ?

Globalement, on le laisse tranquille. Il y aura probablement des occasions de se revoir, mais d’abord il va profiter de la vie sans le vélo. Ça doit être sympa aussi. 

Il nous a dit qu’il était chaud de faire un truc sur le prochain Tour. Ça se fera s’il a envie. Nous on y sera quoiqu’il arrive, c’est notre moment préféré de l’année. 

On a aussi le maire de la commune à laquelle appartient le virage qui est chaud de poser une stèle à l’emplacement où Thibaut est passé. Ça pourrait être une bonne occasion de boire une bière avec lui (de la Lose, évidemment).